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Voodoo-Veve-symbols

Martha Jean-Claude – Chante Haïti - A Voodoo Experience (1975)

Née en 1919, Martha Jean-Claude commence sa carrière en chantant dans un spectacle d’Emerante De Pradines. Elle se lance en solo avec des chansons qui s’inspirent des chants rituels vaudous et du répertoire populaire créole. Politiquement très engagée, elle connaîtra la prison et sera forcée de s’exiler à Cuba où elle rejoint son mari. Elle y relance sa carrière, enregistre son premier album « Canciones de Haïti », et collabore avec de grands noms comme Celia Cruz, Nat King Cole ou La Sonora Matancera. Martha Jean-Claude devient la voix des opposants au régime dictatorial du colonel Magloire, puis des Duvalier père et fils. En 1991, cinq ans après la chute du régime, elle retourne en Haïti pour un festival à Port-au-Prince. Elle y chante, entourée des jeunes musiciens et musiciennes de « misik rasin », un mouvement qui prône le retour aux rythmes du vaudou et dont elle s’inspire. Elle meurt à La Havane en 2001.
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Haïti Vodou 1937-1962. Ritual music from the first black republic (Frémeaux & Associés, 2016. Enregistrement 1937-1962) - MF2038

Le vaudou est un ensemble de pratiques religieuses apportées aux Caraïbes par les esclaves arrachés d’Afrique. Sous le couvert d’emprunts au catholicisme, ceux-ci ont réussi à faire survivre les divinités africaines, leurs rituels et leur musique sacrée. Pourchassé comme sorcellerie par les colons, le vaudou a unifié les esclaves et encouragé la révolution haïtienne qui a fait naître la première république noire. Il deviendra après l’indépendance une part intégrante de la culture de l’île et sera revendiqué autant par les dictateurs que par leurs opposants. Ce coffret rassemble des enregistrements réalisés entre les années 1930 et 60, et comporte un morceau d’Emerante de Pradines.

Music of Haiti, vol. 2: Drums of Haiti (Folkways, 1950) - MF2080

Le vaudou reprend les rites de ses origines en Afrique de l’Ouest, dans les religions des Fons, des Ewes et des Yorubas. Elle s’exprime à travers des chants et des danses honorant les loas, les esprits intermédiaires. Ceux-ci ont reçu des noms empruntés aux saints catholiques afin de les dissimuler aux colons blancs. Papa Legba est ainsi devenu Saint Antoine, et Dambala Saint Patrick, tandis que la divinité suprême était appelée Bondyé (Bon Dieu en créole). Les cérémonies vaudou réclament le jeu de trois tambours sacrés, appelés manman, moyen et bébé, dont les rythmes mènent la congrégation à la transe.

Angels In The Mirror: Vodou Music Of Haiti (Ellipsis Arts, 1997) - MF2086

Ce disque d’enregistrements récents (1997) est accompagné d’un livret détaillé, racontant les origines du vaudou et décrivant ses différents rituels. Le titre provient d’un texte de Maya Deren, cinéaste américaine connue pour ses films sur le vaudou. Elle y explique les figures du miroir et du carrefour dans la mythologie haïtienne. Le premier, avec son image inversée, figure le passage vers le monde des esprits (les zanj et Lèzinvisib), de même que le second marque l’intersection entre les différents plans. Le disque présente des percussions et des chants rituels, mais aussi de la mizik rasin et un menuet.

Haitian Voodoo (Sounds Of The World, 1997) - MF2087

Ce disque présente l’approche traditionnelle des rituels vaudou, et met l’accent sur les percussions polyrythmiques et les chants en répons, où un maître de cérémonie dialogue avec un chœur, qui répète ses paroles. Une grande partie de la cérémonie présentée ici est dédiée à Saint-Jacques qui, dans le panthéon vaudou, représente Ogoun, le Majeur, loa du feu, du fer et de la guerre, généralement représenté comme un combattant, sur un cheval blanc. Orisha de la mythologie Yoruba, il est à la fois destructeur et libérateur, et sa figure a souvent été invoquée durant la révolution haïtienne de 1804.

Haïti: Les 101 Nations Du Vaudou (Buda Musique) - MF2088

S’il n’a été décriminalisé qu’en 1987, et reconnu comme religion officielle qu’en 2003, le vaudou a cependant toujours été présent dans la vie d’Haïti. Il a été condamné par les catholiques, pourchassé par les protestants et est aujourd’hui menacé par les évangélistes, qui tous y voient une forme de sorcellerie païenne. Ce disque présente un « service », c’est-à-dire un ensemble de cérémonies dédiées aux différents esprits, loas et mistè (mystères, saints et anges) de plusieurs nations du vaudou. Ces nations, ou familles de divinités, impossibles à dénombrer, sont souvent appelées les « 101 nations ».

Haïti Vodou - The Voodoo Drums Of Haïti (Red Eye Music, 2010. Enregistrement 2002) - MF2045

Ce disque a été produit avant tout comme disque de soutien au peuple haïtien après le tremblement de terre de 2010. Son livret contient peu d’informations. Il rassemble des enregistrements de terrain de percussions vaudou réalisés en 2002 par le musicien Steve Garrett & le chanteur folk gallois Christopher Rees lors d’un voyage sur l’île pour l’ONG « The Haiti Fund ». Il documente les performances de trois ensembles : Beau Flamme, la Société Diab en Deuil et El Sheddai, respectivement de Pétion-Ville, Port-Au-Prince et Haut-Limbé.

Spirit Of Life: Haitian Vodou (Soul Jazz Records, 2005) - MF2089

Le label Soul Jazz a consacré plusieurs albums à la musique haïtienne et notamment aux percussions du Vaudou. Ce disque a été enregistré en studio à Port-au-Prince avec les prêtres, les choristes et les percussionnistes de la Société Absolument Guinin. Il présente des chants et des rythmes traditionnels qui accompagnent normalement les cérémonies rituelles. Le terme « guinin », ou « ginen », vient de « guinéen » et désigne la terre d’origine des esclaves déportés aux Caraïbes. La Guinée a ensuite par extension désigné l’ensemble du continent africain, mais aussi le lieu où vivent les loas, les esprits.

spirit of life

Drummers Of Societe Absolument Guinin : Voodoo Drums (Soul Jazz Records, 2001) - MF2155

Le label Soul Jazz retrouve la Société Absolument Guinin pour un nouvel album de percussions vaudou. Enregistré à Port-au-Prince, ils interprètent les différents rythmes du vaudou, accompagnant les trois rituels principaux : Rada (originaire du Bénin), Kongo (des bantous du Congo) et Petro (rite récent, né en Haïti). Chacun a ses loas, avec leur propre nature, qui influencent le déroulement des rituels. Le rite Rada est par exemple calme et bienveillant, ses pratiquants sont vêtus de blanc, tandis que le rite Petro est plus fougueux, plus frénétique, ses rythmes sont plus rapides et ses adeptes sont vêtus de rouge.

Charles Ilco : Le Vaudou Haïtien, Cérémonie Petro (ILCO) - MF2700

Comme vu plus haut, le rite Petro est une des trois principales nanchons, ou nations, du vaudou. Né en Haïti auprès des populations créoles, il emprunte des éléments aux rites plus anciens, comme le Kongo et le Rada. Il est renommé comme plus violent, mais aussi plus efficace, et est préféré dans certains domaines comme les problèmes d’argent. Ses loas sont moins doux, moins bienveillants et leurs méthodes sont parfois moins morales. Certains d’entre eux sont des versions négatives d’autres loas, comme Ezili Je-rouj (Ezili aux yeux rouges), équivalent funeste d’Erzulie, divinité rada de l’amour et de la beauté.

charles ilco le vaudou haïtien cover

Rara in haiti. Street music of haiti (Soul Jazz Records, 2010) - MF2081 (RO)

Le terme Rara recouvre à la fois un rythme, une fête et un groupe. Le Rara accompagne les danses et les processions entre le mercredi des Cendres et le lundi de Pâques. À ne pas confondre avec les musiques de Carnaval, même s’ils ont des éléments communs, le Rara fait partie des cérémonies du vaudou et comporte des rituels honorant les loas, notamment la famille de Gede, esprits de la mort et de la fertilité. Les prêtres hougans (masculins) et mambo (féminins) mènent les célébrations, accompagnés du son des tambours, des trompettes et des vaksin, sortes de didgeridoos haïtiens en bambou.

Haitian Troubadours (Next Music, 2001) - MF2060

Pour ce disque, une série de musiciens haïtiens ont décidé de rejouer leurs morceaux en version acoustique, dans le style des twoubadou. Le genre twoubadou (créole du français « troubadour ») est une musique populaire, généralement à base de chansons, de guitare et d’accordéon, interprétée par des artistes itinérants. Souvent jouée par des ouvriers partis travailler dans les plantations de Cuba, elle mélange la meringue d’Haïti avec les traditions guajiro. Comme les troubadours occitans, ses chansons parlent d’amour, avec parfois, comme dans le calypso, des sous-entendus légers ou grivois.

Toto Bissainthe : Toto Bissainthe chante Haïti (Arion) - MF2181

La chanteuse Toto Bissainthe explique vouloir avec ce disque réaliser un album où le vaudou n’est ni considéré comme une curiosité ethnographique ni comme une « jolie musique exotique ». Elle y cherche une autre authenticité, un nouvel élan pour ce qui fut le premier langage commun de tous ces esclaves d’ethnies différentes. Elle voudrait en faire à nouveau le chant des opprimés, aujourd’hui libérés, mais toujours soumis à l’exploitation et à la violence des intérêts étrangers - l’économie, le tourisme, les missions religieuses - et souvent à la pression et à la brutalité du pouvoir en place.

Celia Cruz : Reflections Of The Incomparable Celia (Jasmine Records, 2012. Enregistrement 1957-1960) - ME4600

Durant son exil à Cuba, Martha Jean-Claude s’est liée d’amitié avec plusieurs artistes locaux comme Celia Cruz et les musiciens de la Sonora Matancera, avec qui elle collabore. L’ensemble, formé dans les années 1920 à Mantazas, a connu une longue existence jusqu’aux années 2000. Il a connu à travers sa carrière une succession de musiciens, de chanteurs et chanteuses. En 1960, suite à la révolution cubaine, le groupe et Celia Cruz quittent Cuba pour s’installer au Mexique puis à New York. Sur cette compilation d’enregistrements cubains, Celia Cruz reprend la chanson « Choucoune », de son amie Martha Jean-Claude.

Bouyon Rasin: First International Haitian Roots Music Festival (Tropical Music, 1997. Enregistrement 1995) - MF2052

À l’âge de 72 ans, Martha Jean-Claude est montée sur scène en Haïti pour ce festival au stade Sylvio Cator de Port-au-Prince, après plus de trente ans d’absence du pays. Appelé Bouyon Rasin, ou « soupe de racines », ce festival se voulait le premier festival de musique « roots » haïtienne, mais n’a jamais eu de successeur. Il fut pourtant un grand succès, rassemblant la nouvelle scène musicale autour de groupes comme Boukman Eksperyans, Boukan Ginen, ou Ram. La vedette étrangère était la chanteuse cubaine Célia Cruz, qui accueillit Martha Jean-Claude comme l’inspiration de cette jeune génération.

bouyon rasin album cover

Boukman Eksperyans : Vodou Adjae (Mango, 1991. Enregistrement 1989-1990) - MF2221

Jusqu’à la fin des années 1980, la musique haïtienne a été dominée par le kompa dirèk, un genre né dans les années 1950, dérivé de la méringue. En 1989, le groupe Boukman Eksperyans a été parmi les premiers à revenir à la culture traditionnelle du pays et aux rythmes du vaudou. Ce nouveau style, incorporant également des éléments du rara, la musique des fêtes de Pâques, est un mélange énergique, à la fois religieux et politique, qui voulait mieux représenter l’esprit du pays après la chute de la dictature des Duvalier, et l’espoir de la fin d’une longue période de violence et de corruption.

Ram : Aïbobo (Cave Wall, 1993) - MF2780

Le groupe Ram fait partie de cette nouvelle génération qui, à la suite de Boukman Eksperyans a développé la mizik rasin, une musique inspirée des rythmes du vaudou et du rara, mais aussi du rock et de la méringue. Musique festive et énergique, elle mêle la tradition des anciens chants vaudous avec une instrumentation moderne et oscille entre la légèreté du carnaval et la gravité du rituel. Le groupe a été fondé par l’américano-haïtien Richard A. Morse (dont il porte les initiales) et sa femme Lunise. Richard est par ailleurs le fils de la chanteuse Emerante de Pradine qui, la première, donna sa chance à Martha Jean-Claude.

Chouk Bwa Libète : Se Nou Ki La! (Buda Records, 2015. Enregistrement 2014) - MF2315

Fondé en 2012 dans la région des Gonaïves par Jean-Claude Sambaton Dorvil, le groupe Chouk Bwa Libète se distingue des autres groupes de mizik rasin par son instrumentation acoustique, à base de tambours et de percussions pour accompagner ses chants, à l’exclusion de tout instrument marchant à l’électricité dont est dépourvu son village. Leur musique s’inspire des rythmes et de la mythologie du vaudou, des chants des campagnes haïtiennes, des invocations aux loas bienveillants. Les morceaux de ce disque ont été enregistrés sur place, au village, par le producteur belge Michael Wolteche et le preneur de son Xavier Yerlès.

Chouk Bwa & The Ångströmers : Somanti (Les Disques Bongo Joe, 2023. Enregistrement 2022) - MF2316

Quelques années après l’enregistrement précédent, le groupe se rebaptise simplement Chouk Bwa, et rencontre les Ångströmers, le duo franco-belge des producteurs Nicolas Esterle et Frédéric Alstadt. Ensemble ils montent cette collaboration avec laquelle ils se présentent sur la scène des festivals en 2018 puis enregistrent en 2020. Le groupe reste fidèle à la mizik rasin de ses origines, mais incorpore cette fois les synthés modulaires et les effets électroniques du duo. Les percussions et le chant restent le cœur du projet, et les textes ont conservé une rage nourrie par l’histoire passée et présente d’Haïti.

Mélissa Laveaux : Radyo Siwèl (No Format Compact, 2018. Enregistrement 2017) - MF2707

L'auteur-compositrice-interprète Mélissa Laveaux est fille de réfugiés haïtiens au Canada. Enfant, elle découvre la culture haïtienne à travers les disques de ses parents, notamment « Canciones de Haïti » de Martha Jean-Claude. Pour son quatrième disque, elle chante pour la première fois en créole, une langue qu’elle n’a apprise qu’adulte. Elle y célèbre le patrimoine musical de son pays d'origine à travers des chants traditionnels, des chants de luttes, des chansons de sa propre composition, et le morceau « Twa Fey » de Rodolphe Legros, une fois de plus non crédité.

Moonlight Benjamin : Siltane (Ma Case Records, 2018) - MF2171

Installée en France depuis 2002, la chanteuse Moonlight Benjamin chante l’exil, la révolte, la colère. Qu’elle tourne avec la formation jazz de Jacques Schwarz-Bart, avec son ensemble afro-haïtien ou, comme ici, avec des musiciens français, son chant se base sans méprise possible sur les traditions du vaudou, tant celles de son pays natal que celles de La Nouvelle-Orléans. Dans des arrangements qui mettent en avant les guitares électriques et les batteries du blues, elle interprète en créole et en français une série de textes d’écrivains haïtiens comme Richard Narcisse ou Francis Etienne.

Bibliographie:

Marie Vieux-Chauvet : Fonds des Nègres

Léchelle : Zelllige, 2015

Chauvet Fond des nègres cover

Sans représenter le « pendant » littéraire de Martha Jean-Claude, Marie Vieux-Chauvet révèle, plus d’une analogie, par son parcours, avec celui de la chanteuse haïtienne : née dans la même période de l’occupation américaine (en 1916), sa vie sera aussi marquée par le militantisme, elle connaitra l’exil (à New York) sous Duvalier pour son roman « Amour, Colère et Folie », et son oeuvre sera également marquée par son engagement pour le monde rural, thème central de ce titre « Fonds des Nègres », qui combine romance et dénonciations des corruptions de la classe paysanne par le pouvoir sur fonds de rituels vaudous. (D.d.L.)

Alfred Métraux : Le vaudou haïtien

Paris : Gallimard, 1977

Le vaudou Haitien cover

Entre 1948 et 1950, Alfred Métraux, anthropologue d’origine suisse, adepte des recherches sur les cultes syncrétiques, effectue une mission dans la vallée de Marbial pour rédiger cette précieuse enquête sur les pratiques vaudoues haïtiennes. Adoptant la position de l’ethnographe, entre les « voltairiens à la petite semaine et les naïfs crédules charmés par l’exotisme » il s’appuie à la fois sur les écrits de l’époque et sur la description minutieuse des cérémonies auxquelles il assiste personnellement, pointant entre autres le rôle de la musique, des orchestres polyrythmiques et de leurs impressionnants tambouriers. (D.d.L.)

Gary Victor : Treize nouvelles vaudou

Montréal : Mémoire d’encrier, 2007

treize nouvelles haitiennes book cover

N’est-ce pas un amusant présage que Gary Victor, spécialiste haïtien du court récit, ait commencé sa carrière au sein du périodique « Le nouvelliste » ? Et serait-ce un hasard s’il a choisi le nombre de treize pour ce recueil sur le thème du vaudou ? En quelques pages,les protagonistes de ces histoires bien ficelées, crédules ou initiés, voient les maléfices et les envoutements liés au culte s'infiltrer au sein du quotidien contemporain, le plus souvent sur fond d’érotisme torride ou de corruption politique… Des pages d’angoisse aux dénouements sanguinolents, parfois désamorcés par le rire ou la farce. (D.d.L.)

Eric Sauray : Choucoune

Paris : l’Harmattan, 2001

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Comme Oscar Wilde et Jean Genet, c’est depuis la prison que Oswald Durand, poète national haîtien, a écrit un de ses textes les plus mythiques. D’inspiration autobiographique, « Choucoune » décrit le déchirement de l’auteur, abandonné par sa maîtresse qui le quitte pour un blanc « qui parle le français ». Bientôt culte, le poème deviendra en 1893 une chanson, dont Martha Jean Claude sera une des innombrables interprètes. Étoffant les personnages, creusant les non-dits du texte, Eric Sauray en tire cette version théâtrale, qui lui permet de dénoncer les mariages d’intérêt et le métissage à tout prix qui sévissent à Haïti. (D.d.L.)

David Damoison, Louis-Philippe Dalembert et Laënnec Hurbon : Vaudou ! : un tambour pour les anges

Paris : Éditions Autrement, 2003

David Damoison, Louis-Philippe Dalembert et Laënnec Hurbon : Vaudou ! : un tambour pour les anges

Le vodou est, au-delà des fantasmes de la culture populaire et des stéréotypes occidentaux, une part importante de la culture haïtienne et, pour beaucoup, le symbole même de révolution des esclaves. Ce culte mélange un dieu suprême mais désintéressé des humains et des esprits animistes (loas ou iwa) pouvant être contactés par des rituels. Pour le découvrir, l’écrivain haïtien et lauréat de nombreux prix littéraires Louis-Philippe Dalembert, le photographe David Damoison, spécialiste de la Caraïbe et Laënnec Hurbon, chercheur au CNRS nous proposent ce livre qui mêle récits, analyses et photographie. (F.d.H)

René Depestre : Hadriana dans tous mes rêves

Paris : Gallimard, 1988

René Depestre : Hadriana dans tous mes rêves book cover

Nous retrouvons ici l’inimitable René Depestre. L’auteur, bientôt centenaire, dont l’engagement politique l’avait forcé de fuir Haïti puis d'être expulsé de France avait été présenté dans une précédente médiagraphie pour son livre “popa singer”. Ici, nous découvrons l’histoire d’Hadriana. En 1938, cette jeune française va se marier avec un haïtien. Mais elle meurt au milieu de la cérémonie et, une semaine plus tard, son cadavre disparaît. La justice haïtienne conclut qu’elle a été empoisonnée et transformée en zombie. Trente ans plus tard, un écrivain va essayer de comprendre qui est derrière ce crime. (F.d.H)

In Koli Jean Bofane : Nation Cannibale

Paris : Denoël, 2025

In Koli Jean Bofane : Nation Cannibale cover

In Koli Jean Bofane, écrivain kino-congolais, a connu de nombreux aller-retours entre son pays et la Belgique, au gré des troubles politiques et sociétaux. Depuis ses débuts en 1996, sa carrière littéraire a été récompensée par de nombreux prix. Dans ce dernier titre paru, Faust Losikiya, un écrivain raté fuyant un scandale post #MeToo débarque en Haïti pour écrire sur le soulèvement des esclaves. Entre vaudou, pouvoir de la littérature et la découverte des racines congolaises de ce pays, il va y croiser une galerie de personnages qui tentent de surnager dans cette nation dévorée pour ses ressources. (F.d.H)

1000 proverbes créoles de la Caraïbe francophone

Agence de coopération Culturelle et technique

Paris : Editions Caribéennes, 1987

1000 proverbes créoles de la Caraïbe francophone

On l’oublie souvent mais le créole, ou « une langue créole » est une forme particulière en linguistique. Il s’agit d’une langue née d’un mélange simplifié de plusieurs langues déjà existantes pendant une période de temps relativement courte. Les colonisations et l’histoire de l’esclavage ont été un terreau fertile pour le créole d’Haïti, de Guadeloupe, de Dominique ou de Sainte-Lucie. Cet ouvrage ludique et savant regroupe et compare les proverbes ou « tipawol » créoles de ces régions. On y retrouve un mélange de sagesse et d’humour grinçant qui a souvent dû servir de remède face au désespoir. (F.d.H)

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Une médiagraphie réalisée par Benoit Deuxant (Médiathèque nouvelle) pour la partie musicale, Daniel de Loneux et François de Hemptinne (Bibliothèque Hergé, Etterbeek) pour la partie littérature, sur une idée originale de Xavier Daive.

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