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ainthemdegrosconnards

L’amour dans tous ses états

Une invitation à la romance

Mal-aimés des critiques, parfois relégués au rang de « plaisirs coupables », les films romantiques méritent davantage que ce rôle de figurant. Cette médiagraphie est donc une invitation à explorer, ou à redécouvrir, cet univers trop souvent mal jugé. Que vous soyez adeptes des films brûlants ou des bluettes tendres, des romans exaltés ou des comédies romantiques à l’écran, nous vous avons préparé une nous vous avons préparé, avec beaucoup d’attention, une sélection de médias… À toi de voir ce que tu préfères…
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Nadège Trebal : Douze mille (2019) – VD1640

« J’aime étudier les conditions matérielles qui rendent possible quelque chose d’aussi invisible que l’amour ». C’est en ces termes que Nadège Trebal, autrice de deux documentaires, décrit son premier long métrage de fiction. Le chiffre douze mille renvoie à la somme que Frank promet de rapporter à Maroussia pour que leurs revenus s’égalisent. La passion amoureuse aussi bien que le manque d’argent ne riment pas nécessairement avec aliénation. L’amour prend la forme d’un pacte qui admet la possibilité pour l’une de vivre seule et pour l’autre de chercher fortune ailleurs. Ce réalisme qui transcende le joug du réel enivre la mise en scène audacieusement amoureuse de ses personnages. (CDP)

Elise Girard : Sidonie au Japon (2023) – VS2295

Ce film qui relate le séjour d’une écrivaine française au Pays du Soleil levant convoque tous les clichés du récit touristique. De même, la conversation amoureuse qui s’y engage entre l’héroïne et son éditeur japonais a des airs de déjà-vu. Si la romance redouble tous les défauts du voyage, ce n’est pas le signe d’une rencontre manquée. Plutôt, celle-ci se produit dans le léger flottement qui subsiste entre le réel et les illusions dues à l’effet de reconnaissance, un vide que la cinéaste monte en épingle par de longs plans fixes aux cadres trop vastes, à l’intérieur desquels les personnages s’unissent par un même regard fixé sur le lointain. (CDP)

Todd Haynes : Carol (2015) – VC1970

L’une est jeune, libre ; l’autre, sur le point de divorcer. Le récit de leur coup de foudre apparaît dans un roman publié par Patricia Highsmith en 1952. A cette époque, les difficultés que rencontre l’écrivaine font écho aux violences homophobes auxquelles ses héroïnes sont exposées. Dans sa belle et fidèle adaptation, Todd Haynes détaille avec empathie l’avènement de cet amour aux accents de révélation. Sur la route semée d’obstacles et d’extase qui mène à l’autre autant qu’à soi, les héroïnes traversent un dédale de reflets et de scintillements avant de comprendre qu’ultimement, le mensonge et le déni sont des attitudes encore moins tenables que la réprobation générale. (CDP)

Carine Tardieu : Les Jeunes amants (2021) – VJ0526

Elle a 70 ans révolus tandis que lui n’en a que 45. Contre toute attente, ce couple hors norme n’est pas là pour nous faire croire en une utopie où les rapports de séduction ne seraient plus fondés sur la fraîcheur de l’apparence. Leur désarroi nous dit bien la peine qu’ils éprouvent, l’une et l’autre, à admettre un intérêt réciproque. Une femme de 70 ans peut-elle encore faire l’amour ? Désirer le faire ? Exprimer ce désir ? Ces questions qui fondent les réticences d’une femme séduisante, fortunée et dotée d’une grande intelligence, montrent la puissance d’un dogme social voulant que, pour le sexe féminin, la ménopause sonne l’heure de fin de la vie amoureuse. (CDP)

Leyla Bouzid : Une histoire d’amour et de désir (2021) – VU0473

Issu d’une famille d’émigrés algériens, Ahmed quitte la banlieue parisienne où il est né pour suivre des cours de littérature à la Sorbonne. Il y rencontre Farah, étudiante venue de Tunisie, bien plus émancipée que lui. Elle lui fait découvrir la culture et la langue arabe en lui lisant des poèmes érotiques. Second long-métrage d’une cinéaste d’origine tunisienne, ce récit d’apprentissage bouleverse de nombreux stéréotypes, notamment celui de la sexualité masculine, tant dans la culture arabe que dans la société française. (CDP)

Wanuri Kahiu : Rafiki (2018) – VR0743

Dans un style qui, par son esthétique enjouée, déroge au schéma de guerre et de pauvreté associé à l’Afrique, Rafiki dépeint les amours impossibles entre deux jeunes filles appartenant à la classe moyenne de Nairobi. D’une pudeur stratégique, la romance se matérialise dans la poésie de la lumière qui vient auréoler les instants volés par les amoureuses à un monde où prêtres, maris et pères règnent en maîtres. Ces séquences d’intimité s’insèrent dans une série de clips à vocation documentaire mettant en scène la vie urbaine de la capitale où la violence homophobe est un état de fait. (CDP)

Todd Field : Little children (2006) – VL0109

Contemporain de Desperate Housewives, ce film d’un réalisateur américain encore peu connu avant le succès de Tár témoigne d’une incontestable parenté avec la célèbre série qui marqua le début des années 2000. C’est ici comme là le tableau grinçant d’une vie en banlieue où l’on s’épie avec avidité sous les dehors d’un conformisme hargneux. Aux fantasmes romantiques, sexuels et meurtriers qu’entretiennent des esprits captifs de villas trop blanches, ici un couple d’amants respectivement père et mère au foyer, Todd Field ne cherche pas à trouver d’autre échappatoire qu’une jouissance punitive. (CDP)

Ryusuke Hamaguchi : Asako I et II (2019) – VA6605

Asako aperçoit pour la première fois Baku au détour d’une exposition. Bouleversée par la beauté du jeune homme, elle le suit dans la rue. Il se retourne et, l’apercevant à son tour, lui aussi semble frappé de stupeur. Chorégraphiée avec une intense précision, la scène sollicite un fait du destin, un coup de foudre. C’est tout au moins ce qu’Asako veut croire. Un jour, Baku disparaît. Vient le temps d’un nouvel amour : il a les traits de Baku, son visage, sa voix. Fourmillant de détails sur la vie quotidienne du Japon contemporain, l'élément surnaturel que représente le dédoublement du jeune homme institue l’imaginaire comme lieu unique de l’événement amoureux. (CDP)

Arnaud Desplechin : Tromperie (2021) – VT1029

Nous voici en présence de Philip Roth, écrivain américain exilé à Londres, auquel Arnaud Desplechin emprunte volontiers les éléments formels qui vont dans le sens de ses propres conceptions de cinéaste. L’image du film n'existe que pour donner du poids aux mots de l’homme de lettres. « Je suis un théâtre, et rien d’autre qu’un théâtre » susurre-t-il. Sous l’empire de ce regard et de ce discours totalitaires, l’amante anglaise, second personnage d’une intrigue qui prend la forme d’un huis clos érotique, se pare de toutes les ambivalences propres à une création à la fois intellectuelle et libidinale. (CDP)

Juho KUOSMANEN : Compartiment n°6 (2021) – VC2301

Rien de plus triste et de plus dérangeant que cette idylle à sens unique qui se tisse entre un protagoniste impénétrable et violent et une jeune femme en quête de repères… Le film qui épouse le point de vue de la plus fragile ne fait que donner du crédit à ses représentations vacillantes tout à la gloire du plus fort. Pourtant, l’imaginaire du train va de pair avec le mythe de la rencontre qui redouble le fantasme de la réinvention de soi. (CDP)

Jacques Audiard : Les Olympiades (2021) – VO0427

Au beau milieu de l’acte sexuel, elle lui dit : « Toi tu es en train de tomber amoureux. » Le lendemain, il lui annonce qu’il ne veut plus coucher avec elle. Curieux d'aller au-delà des préjugés, voire des analyses qui, sans hésiter à noircir le tableau, parlent aujourd'hui de relations négatives, Jacques Audiard considère que, dans les modalités de rencontre actuelles, une nécessité s’exprime qui dépasse de loin celle d’un hypothétique assouvissement sexuel. Une nécessité qui s’apparente au besoin moral de se défaire des conditionnements et injonctions qui président aux désirs pour conquérir son libre arbitre et donner du sens à ses actes – à commencer par l’acte sexuel. (CDP)

Danielle Arbid : Passion simple (2021) – VP1881

Pendant un an, Annie Ernaux entretient des rapports obsessionnels avec un homme marié, un diplomate russe en poste à Paris. Ils font l’amour, avec raffinement et délectation, l’érotisme étant leur seul véritable point d’harmonie. Il a le profil du séducteur qu’il faudrait fuir. Follement éprise, l’écrivaine soupçonne de n’être à ses yeux qu’un trophée. Que son amant soit à l’opposé de ses valeurs, elle s’en moque. N’est-ce pas le propre de la passion de défier l’entendement ? C’est une réalité humaine que décrit Annie Ernaux dans le livre dont ce film propose une adaptation fidèle, qui se vit précisément en dépit de tout le savoir émancipateur sur les rôles prédéterminés dans le couple. (CDP)

Don’t Nod studio : Life is strange (2015) – SW2061

Life is Strange est un jeu d'aventure épisodique qui suit l'histoire de Max Caulfield, une étudiante en photographie qui découvre qu'elle a la capacité de remonter le temps. Après avoir sauvé Chloé, sa meilleure amie d'enfance, d'une mort certaine, elles s'embarquent dans une enquête pour dévoiler la vérité derrière la disparition mystérieuse d'une camarade de classe, Rachel Amber.

La romance dans Life is Strange est un élément central qui enrichit le scénario et les personnages. Le jeu explore la relation complexe entre Max et Chloé.

Au fil de l'aventure, les joueurs et les joueuses peuvent influencer le développement de leur lien, qui peut évoluer vers une histoire d’amour selon les décisions prises. (TM)

Hazelight studio : It takes two (2021) – SW1410

It takes two est un jeu d'aventure coopératif où Cody et May, un couple en instance de divorce, sont transformés en poupées suite à un sort jeté involontairement par leur fille. Pour retrouver leur forme humaine, ils doivent collaborer à travers des mondes fantastiques qui reflètent les défis de leur relation.

La romance est au cœur du jeu, explorant la relation entre Cody et May. En travaillant ensemble, ils ravivent leurs sentiments et apprennent à surmonter leurs différends. Le jeu souligne l'importance de la communication et de la coopération, offrant une expérience touchante sur la réconciliation amoureuse. (TM)

Julien Rappeneau : Rosalie Blum (2015) – VR0648

Pour sa première réalisation après une prolifique carrière de scénariste, Julien Rappeneau adapte le roman graphique de Camille Jourdy. Fidèle à la bande dessinée, il construit son film en trois actes, s’amusant à présenter l’intrigue du point de vue des trois personnages principaux. Kyan Khojandi, Noémie Lvovsky et Alice Isaaz incarnent à merveille leurs modèles de papier, sans oublier Anémone qui excelle dans le rôle de la mère acariâtre et possessive. Une adaptation qui parvient à retranscrire tout le charme du livre et trouve le juste équilibre entre fantaisie et émotion. Saurez-vous repérer l’apparition de Camille Jourdy dans le film ?

Julie Delpy : Deux jours à Paris (2007) – VD0248

Marion vit avec Jack à New York. Ils profitent d’un voyage à Venise pour faire un saut à Paris où vivent les parents et la sœur de Marion. Très vite, les us et coutumes des Français et de ses soixante-huitards de beaux-parents achèvent de désarçonner cet unilingue anglophone et germaphobe lâché en terre inconnue, et qui se croit poursuivi par les ex de Marion, où qu’il aille (quel que soit l’endroit où il se trouve) dans la capitale française ! Mais dans cette comédie effrénée, et aux chocs culturels récurrents, mais finalement salvateurs, qui ne mégote ni sur le franc-parler, ni sur les moments de gêne assumés, l’amour finit par l’emporter ! (YH)

David Lowery : Les amants du Texas (2013)  – VA1090

Bob a promis à Ruth qu’il viendrait la chercher - elle et son enfant à naître - à sa sortie de prison. Une obsession qui pousse cet ex-braqueur de banque à se faire la malle quatre ans plus tard et à rejoindre les environs du patelin texan où Ruth et la petite Sylvie mènent une existence paisible. Mais même si Ruth cultive encore le mince espoir d’une échappée future avec Bob et sa fille, la sérénité de sa vie de jeune mère et la patience bienveillante et attentionnée de son entourage et en particulier du shérif local Patrick, font petit à petit germer en elle le désir d’un destin moins tragique. (YH)

Spike Jonze : Her (2013) – VH0656

Une techno-romance à l’intérieur d’un monde dépouillé de contacts humains. Théodore, malheureux et dépressif, tente d’effectuer un reset sur un divorce douloureux. Il n’a envie de voir personne mais il ne supporte pas de rester seul. La régénération se trouve dans l’achat d’un logiciel. Il se réconforte avec cette voix artificielle. Elle « s’appelle » Sabrina. Il comble un vide. Il tombe amoureux. Il devient dépendant d’un produit que l’on appelle sentiment au cœur d’un futur bien plus proche que l’on ne pense. L’interférence entre les êtres vivants se volatilise. Mise en garde ou fatalité ? (StS)

Bruno Dumont : Twentynine Palms (2003) – VT8705

Un homme et une femme. On ne sait pas grand-chose d’eux. Deux formes humaines amoureuses dans le décor désertique de Twentynine Palms. Une romance perdue, peut-être extraconjugale, contemplant un environnement hostile et magnifique à la fois. Ils parcourent des kilomètres, ils s’arrêtent dans des motels où ils font l’amour dans la piscine, où ils se disputent et se réconcilient. Une tentative désespérée d’un bonheur voué à l’échec. Mais cette fatalité n’arrivera pas comme ils le pensent. Elle s’approche crument, violemment. Le réalisateur dresse un portrait terrible de l’Amérique post-11 septembre 2001. (StS)

Une médiagraphie réalisée par Médiathèque Nouvelle.

Par Catherine De Poortere, Yannick Hustache, Thierry Moutoy et Stanis Starzinsk

Image de couverture : Les Amants du Texas avec Rooney Mara et Casey Affleck.

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