Années '90 à La Monnaie : les années Foccroulle (Les)
Parallèlement à cet essor, de grands metteurs en scène sont invités à faire parler différemment le répertoire.
Les metteurs en scène
Willy Decker
Peter Grimes de Benjamin Britten en 1994 et Otello de Verdi en 1997.
Herbert Wernicke
La Calisto de Cavalli en 1993 dirigé par René Jacobs.
Orphée aux enfers d’Offenbach en 1997.
Klaus Michael Grüber
Parsifal de Wagner en 1998
Achim Freyer
Tristan und Isolde de Wagner en 1994
Guy Joosten
Un Ballo in Maschera de Verdi en 1992
Carmen de Bizet en 1993
Philippe Sireuil
La Stellidaura vendicante de Francesco Provenzale en 1997
Stein Winge
La Khovanshchina de Moussorgsky en 1996
Il Trittico de Puccini en 1995
Luc Bondy
Reigen de Philippe Boesmans en 1993, un opéra en 10 scènes, livret de Luc Bondy d'après la pièce de théâtre d'Arthur Schnitzler.
Création à La Monnaie en mars 1993.
Wintermärchen de Philippe Boesmans en 1999, un opéra en quatre actes, livret de Luc Bondy et Marie-Louise Bischofberger d’après The Winter's Tale de William Shakespeare
Création mondiale à La Monnaie le 10 décembre 1999
Pédagogie
En 1992, Bernard Foccroulle charge Karine Van Hercke de créer le Service éducatif de la Monnaie dont le rôle éducatif et didactique a contribué à élargir le public d’opéra. Ainsi en 1995, l’Opéra Studio voit le jour et, en collaboration avec François De Carpentries, assistant metteur en scène permanent, elle met en scène Don Pasquale de Donizetti (1998).
Direction musicale
Antonio Pappano devient directeur musical de La Monnaie en 1992, à l’âge de 32 ans.
Quelques enregistrements :
Chorégraphie
A La Monnaie, la danse contemporaine se taille une place de choix. En 1992, Anne Teresa De Keersmaeker est choisie par Bernard Foccroulle pour théoriser et transmettre son langage chorégraphique. L’école de danse contemporaine, P.A.R.T.S. (Performing Arts Research and Training Studios), fondée en 1995 devient compagnie résidente au Théâtre de la Monnaie.
Quelques spectacles :
En 1992, Anne Teresa De Keersmaeker créé Erts à la Monnaie et contribue à Rosa, un film de Peter Greenaway montrant une de ses chorégraphie sur la musique de Bartok.
Rosa par Peter Greenaway
Dans son film "Achterland" sorti en 1994, Anne Teresa De Keersmaeker utilise la caméra et les techniques de montage pour proposer un regard personnel sur son travail de chorégraphe.
En novembre 1995, La Monnaie donne la première de Verklärte Nacht, une chorégraphie faisant partie d’une production sur la musique de Schönberg Erwartung/Verklärte Nacht.
Deux ans plus tard, Just Before sur des musiques de Magnus Lindberg, John Cage, Iannis Xenakis, Steve Reich, Pierre Bartholomée et Thierry De Mey interprétées en direct par l’ensemble Ictus, est présenté à la Monnaie.
En février 1998, Anne Teresa De Keersmaeker débute à la mise en scène d’opéra avec Duke Bluebeard's Castle de Bartók.
Les films réalisés par Thierry De Mey témoignent de la progression de la chorégraphe et de ses compagnies dans les années 1990.
Ainsi en 1996, la chorégraphie "Tippeke", basée sur une comptine flamande est mise en musique par Thierry De Mey qui en a fait une pièce pour violoncelle.
Dans Rosas danst Rosas en 1997, Thierry De Mey a tourné dans les locaux d'une école construite à Louvain par le célèbre architecte moderniste Henri Van de Velde.
ROSAS SHORTS reprend trois films consacrés à Anne Teresa De Keersmaeker comprenant "Monoloog van Fumiyo Ikeda op het einde van Ottone/Ottone», une paraphrase de la toile d'Edward Munch Le Cri ainsi que "Tippeke" de Thierry De Mey et "Rosa" de Peter Greenaway.
Enfin, en 2002, Thierry De Mey réalise, pour les vingt ans de la compagnie, une version cinématographique de Fase, une pièce essentielle du répertoire contemporain toujours dansée ponctuellement par De Keersmaeker 25 ans après sa création.
Extension du bâtiment
Ajoutons qu’en 1998, La Monnaie s’agrandit en acquérant des locaux situés au n°23 de la rue Léopold, derrière le bâtiment principal. C’est dans ce nouvel espace qu’a lieu l’exposition « L’opéra. Un chant d’étoiles ».
Ici s’achève cette rétrospective, ô combien subjective, des années 1990 à La Monnaie. Mais que je ne me trompe, cette maison d’opéra est toujours bien en activité, pour de nombreuses autres décennies, je le lui souhaite.
Anne Genette
