ZAUBERGEIGE/ TENTATION DE ST ANTOINE

Document enregistré en 1954 et 1956

Cet enregistrement vénérable présente la version pour baryton du cycle de mélodies la Tentation de Saint-Antoine du compositeur bavarois Werner Egk (1901-1983), chanté par Bruno Lefort ainsi que des extraits de son opéra le plus connu Die Zaubergeige, avec Gottlob Frick, Erika Koth, Marcel Cordes et Richard Holm. Die Zaubergeige (Le Violon enchanté) est un opéra en trois actes créé le 22 mai 1935 à Francfort-sur-le-Main. Werner Egk a étudié au Benedictine Gymnasium et au conservatoire municipal d'Augsburg où il montre des dons pour la musique, le dessin et l'écriture. En 1928 à Berlin, il rencontre des compositeurs comme Arnold Schoenberg et Hanns Eisler. Lorsque la radio se popularise, Egk prend conscience du formidable pouvoir de diffusion de ce média et décide d'écrire des opéras et des pièces pour celui-ci. A Munich, il travaille pour une station de radio locale, s'associant avec des musiciens tels que Fritz Büchtger, Karl Marx et spécialement Carl Orff. Sa carrière de compositeur démarre en juillet 1933 grâce à la diffusion radiophonique de son opéra Columbus. Tout compositeur de cette époque était en relation avec le régime nazi, à moins qu'il ne soit juif. En 1935, son opéra Die Zaubergeige est créé. L'oeuvre mêle des chansons traditionnelles bavaroises à un langage diatonique éloigné du modernisme, ce qui répond parfaitement aux canons émis par le régime nazi : une musique proche du peuple. Le succès de l'opéra amène la commande d'un ballet destiné aux Jeux Olympiques de 1936. Egk est nommé chef à l'Opéra de Berlin. Novembre 1938 voit la première de son opéra Peer Gynt basé sur la pièce d'Henrik Ibsen, oeuvre plébiscitée par les tenants du régime. Pendant toute la durée de la Seconde Guerre mondiale, Egk garde une position confortable. En 1947, il est acquitté au bénéfice du doute par un tribunal de dénazification. Sa position à ce sujet ne sera jamais éclaircie : opportuniste ? partisan du régime ? non concerné par la politique ? Quoi qu'il en soit, sa carrière commence vraiment après la guerre où il devient un " compositeur de la reconstruction ", occupant la direction de la Musikhochschule de Berlin. En 1954, il est nommé chef d'orchestre pour 20 ans à l'Opéra de Bavière. Les créations se succèdent partout en Europe : Irische Legende en 1955, Die Verlobung

in San Domingo en 1963, Divertissement pour dix instruments à vent (1974) et les cinq Pièces pour quintette à vent (1975). Egk décède le 10 juillet 1983 à Inning am Ammersee. AG