WAIMARAMA

Après huit ans de silence discographique, Franck Monnet est de retour avec un cinquième album réalisé par Edith Fambuena (Daho, Higelin, Bashung...) qui renoue pleinement avec la magie de son chef d'oeuvre, Les Embellies (2000). À la suite d'un album salué par la critique mais boudé par le public (Malidor, 2006), Franck Monnet avait perdu son contrat avec le label Tôt ou tard en 2008. Expatrié en Nouvelle-Zélande pour rejoindre l'amour de sa vie, il s'est remis à écrire et à composer, porté par les vagues inspirantes du lieu. Et voilà qu'il refait surface avec Waimarama, un album riche qui emprunte le nom d'un village néozélandais en bord de mer. Dix chansons qu'il a fait écouter autour de lui et qui ont charmé - devinez qui ? - Tôt ou Tard qui lui redonne sa chance. Espérons que cette fois sera la bonne car le bonhomme le mérite. Certes, l'oeuvre est particulière. C'est vrai que le chanteur papillonne entre des univers parfois très différents. Pas facile de fidéliser un public avec un tel répertoire. Et pourtant, il y a une patte 'Monnet'. Tout d'abord sa voix, pas toujours aguerrie, pas toujours extrêmement juste. Autant de petits 'défauts' qui la rendent délicate à nos oreilles. Et puis, surtout, il y a ces fulgurances mélodiques, ces surprises harmoniques dont il est un des rares à détenir le secret. Mentions spéciales à " Plus rien à me mettre ", une chanson légère interprétée en duo avec Camélia Jordana dont les petites imperfections vocales se marient à merveille avec celles de notre héros, ainsi qu'à " Les faons ", superbe hommage à la chanteuse américano-mexicaine Lhasa de Sela qui nous a quittés en 2010, et enfin à " Waimarama ", un vrai petit miracle qui clôt l'album de manière paisible et profonde. Un disque important qui ravira tout particulièrement ceux qui apprécient les chansons raffinées de JP Nataf, d'Albin de la Simone, ou encore, du belge Ivan Tirtiaux. (GD)