VITER

L'artiste électronique ukrainienne entame avec ce mini album (20 min.) une série consacrée aux quatre éléments naturels universels : l'air, l'eau, le feu et la terre. " Viter " signifie le vent en ukrainien et je vous laisse deviner à quel élément il se rapporte. Sept plages toutes légères, sept envolées intitulées soit " Inhale ", soit " Exhale " devraient favoriser notre purification par la respiration. Plus concrètement, la musique est une rencontre entre des rythmiques électroniques tantôt subtiles, tantôt toniques et basiques et le phrasé élégant et sinueux d'un violon ou celui plus charnu d'une contrebasse. Certes il y a une belle dynamique entre les sons très aériens du violon, les percussions digitales et cette basse qui bondit légèrement, mais la principale caractéristique de cet ensemble un peu sophistiqué, c'est son manque de consistance, sans doute volontaire, puisque l'idée est de nous aérer. Les motifs (naturels ou manipulés) du violon sont charmants, entre envolées mélodieuses et harmonies printanières, la contrebasse bien belle en plage 3, manque un peu d'ampleur sur l'ensemble. Quant au travail rythmique de Kateryna Zavoloka, bien qu'enlevé et adroitement , il retombe facilement dans les ornières du genre. Ce disque est agréable et simple, Il tranche en tous cas avec ce que l'Ukrainienne avait produit avec l'Allemande AGF sous le titre " Nature Never Produces The Same Beat Twice " en 2006 et avec son album personnel précédent, " Suspenzia ", plus expérimental, fouillé et qui manipulait les sons et les voix avec plus d'audace. Pierre Charles Offergeld