Ce court métrage de vingt-cinq minutes, tourné semi-clandestinement par Jean Genet en 1950 est le seul film réalisé par l'écrivain.
Il met en scène des prisonniers isolés dans leurs cellules, en prise avec leurs frustrations amoureuses (sexuelles et sentimentales). Par un trou percé dans le mur qui les sépare, sous l'oeil d'un gardien qui les épie par le judas de la porte, ils vont établir une communication érotique...
À une époque où l'homosexualité était encore considérée comme une dangereuse déviance et où sa manifestation publique était sévèrement réprimée, Genet sait que toute l'équipe du film sera passible d'emprisonnement et s'entoure donc de complices à qui l'illégalité et le danger ne font pas peur: son ami, et compagnon d'infortune, Nico Papatakis, Coco le Martiniquais, un danseur exotique de Montmartre ou encore un coiffeur tunisien - et souteneur - de la "Butte"... Le film n'aura pas d'existence légale (de projection publique autorisée) avant le milieu des années septante quand son producteur, pour des raisons en grande partie pécuniaires, le présente au centre national de la cinématographie (CNC) pour obtenir son visa de censure. Le film sort en france en 1975, interdit au moins de seize ans. Au cours des vingt-cinq ans qui précèdent, il aura surtout circulé dans les milieux des collectionneurs de films érotiques et pornographiques et dans celui du cinéma expérimental. Jonas Mekas aura été arrêté et tabassé par la police américaine pour l'avoir projeté.
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JEAN GENET
