TRAITÉ DE BAVE ET D'ÉTERNITÉ

Isidore Isou est le fondateur en 1945 du mouvement Lettriste, prenant la suite des mouvements Dada et Surréaliste, et ouvrant la voie au Situationnisme, à Fluxus et à l'art conceptuel. Il introduit dans les années 1950 les concepts d'hypergraphie puis d'art infinitésimal. Son premier film, "Traité de bave et d'éternité" fait scandale au festival de Cannes en 1951. Isidore Isou y rencontrera Guy Debord, alors étudiant, et se verra décerner le Prix de l'Avant-Garde par Jean Cocteau qui dessinera l'affiche du film.

"Avec le Traité de bave et d'éternité, scandaleusement présenté au festival de Cannes en 1951, Isou invente le montage discrépant qui a pour principe la disjonction du son et de l'image. Il les traite de manière autonome comme deux colonnes indépendantes et pures sans aucune relation signifiante. La colonne sonore s'ouvre avec des improvisations de choeurs lettristes "en boucles" sur lesquels se mêlent une histoire d'amour enchâssée dans un manifeste pour un nouveau cinéma. La colonne visuelle possède également sa propre structure narrative en présentant une succession d'images banales : Isou errant sur le boulevard Saint Germain, des fragments de films militaires récupérés dans les poubelles de l'armée française, des exercices de gymnastiques, Isou en compagnie de personnalités (Cocteau, Cendrars...)." (lelettrisme.com)

"Il faut que le spectateur sorte aveugle, les oreilles écrasées, écartelé dans cette disjonction de la parole et de l'image ; et ratatiné dans chacune de ces zones séparées. La rupture entre les paroles formera ce que j'appelle "le cinéma discrépant". Je lance le manifeste du cinéma discrépant !" (Isidore Isou)

Ce DVD est accompagné d'un livret de 52 pages sur la genèse du film.