TIMBRÉ

Timbré ouvre les portes d'un monde souvent mélancolique, parfois dansant. Sur ce quatrième album, les Blérots de Ravel se sont pris au jeu de l'élégance. L'album est indéniablement bien écrit ; toutes les chansons sont spirituelles (elles comportent tant de traits d'esprit qu'on ne les compte plus !). Certains titres se détachent naturellement de l'album. Timbré débute par une introduction plus ou moins déstructurée qui emporte l'auditeur avec une facilité déconcertante, et "Dolicrâne", un titre entièrement musical, commence sur le son apaisant d'un oud et dessine, en quelques minutes de pur bonheur, une terre rouge arabe ou hispanique. Les petits mondes de chaque titre sont pourtant assez sombres, puisque les paroles cachent derrière une grande poésie, un désespoir tout aussi vaste et une mélancolie persistante. Comme leur sigle l'indique (Ravel signifie Renouveau Artistique Volontairement Elaboré par des Losers), tout l'album exprime le mal-être avec un humour omniprésent. « Vu que tout le monde dit que je suis timbré, j'vais voyager comme un courrier...'Suffit de trouver la bonne adresse ». Mais la légèreté, supposée par le côté doucement fantasque des Blérots, reste périphérique et ne sert qu'à rendre les atmosphères moins pesantes. Timbré est un album à écouter en période de déprime aiguë. (www.zikaddict.fr)