TANCRÈDE

Avec Tancrède, André Campra s'impose comme compositeur de tragédies lyriques, inscrivant ses pas dans la tradition de Lully, maître incontesté du genre. Créé en 1702 à l'Académie Royale de Musique, cet opéra raconte les amours impossibles du chevalier Tancrède, un des chefs de l'armée de Godefroy de Bouillon et de la princesse Clorinde qui vient d'être faite prisonnière par l'armée chrétienne. Argant, roi de Circassie aime Clorinde ; il est l'allié de la princesse Herminie, déchirée entre sa haine et son amour contradictoire pour Tancrède. A cette trame déjà compliquée se mêlent les menées du magicien Isménor afin de satisfaire les sentiments violents des deux amants délaissés. Suite à une méprise tragique, Tancrède tue Clorinde au combat. La distribution accorde une place prépondérante aux voix graves. Le rôle de Clorinde est destiné à une voix de contralto (bas-dessus, disait-on à l'époque). La structure de l'opéra comprend un prologue et 5 actes faisant la part belle à des ballets d'une grande qualité instrumentale. L'action repose sur les récitatifs qui font avancer l'intrigue tandis que les airs et les duos prennent une importance décisive dans la dramaturgie.

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