TAKSIM, CHRONIQUE DE LA RÉVOLUTION DES ARBRES

Dans le parc Gezi au coeur d'Istanbul, sur la place Taksim, quelques dizaines de défenseurs des arbres vont lancer en mai 2013 un mouvement de protestation qui va gagner toute la Turquie et s'opposer au pouvoir autoritaire. Face à cette éruption de liberté, le premier ministre Erdogan réprima et réprime encore férocement, envoyant des cohortes policières et des tombereaux de gaz lacrymogène, mentant de toutes les manières possibles pour en finir avec le mouvement, faisant parmi les protestataires des milliers de blessés - 7.800 blessés et 6 morts au 20 juillet 2013.

Le combat des "çapulku" - les "clochards" comme les appelle Erdogan - est né d'un combat plus ancien contre les destructions de quartiers entiers d'Istanbul remplacés par des îlots de buildings et des centres commerciaux à l'américaine. C'était le destin du parc Gezi imaginé par le premier ministre, malgré une décision de justice qui donnait raison aux manifestants...

Pour eux, il s'agit aussi de défendre le droit de rester un citoyen en respirant dans un parc plutôt que de devenir un consommateur enfermé dans un centre commercial ; de s'élever contre la corruption et le capitalisme sauvage ; de défendre le droit des femmes à disposer de leurs corps, la liberté de penser face à la propagande continuelle du pouvoir.