SYMPHONIES / CONCERTOS

Tikhon Khrennikov est né il y a cent ans. Ce centenaire nous vaut un beau coffret de trois disques produit par le label Melodya reprenant trois symphonies et huit concertos. Avant de dresser le portrait de ce compositeur grandement apprécié en URSS, en CEI (Communautés des Etats Indépendants) et en Russie, il convient de parler de ce qui est donné à entendre. De facture classique, les symphonies sont de vastes pages qui ne manquent pas de qualités au niveau de l'orchestration, du souffle de l'inspiration, de l'énergie engendrée. Les concertos, magistralement interprétés, révèlent beaucoup d'esprit, une once d'humour et de belles trouvailles dans les parties solistes. Incontestablement, la musique de Khrennikov échappe aux poncifs des oeuvres de commande du régime soviétique. C'est une bonne surprise et le plaisir de l'écoute est au rendez-vous. Mais, parce qu'il y a un mais, il faut savoir que Khrennikov a occupé la place de Premier Secrétaire de l'Union des compositeurs soviétiques pendant plus de 40 ans. Bras droit de Josef Staline, il a fait une vie d'enfer à ses collègues : Chostakovitch, Prokofieff, Khatchatourian, Miaskovsky, Shebalin et bien d'autres. Lisez la biographie de Chostakovitch et vous vous rendrez compte de la nuisibilité du personnage. Adulé en Russie, vilipendé en occident : à vous de vous faire une opinion. AG