

DIAPASON D'OR SEPTEMBRE 2015
En parlant de la Symphonie n°7 de Chostakovich, il est toujours difficile de revenir à la musique tant le contexte qui a vu naître l'oeuvre est chargé. Commencée en 1941 à Leningrad alors que la ville est assiégée par les troupes allemandes, cette symphonie a été terminée et orchestrée à Kuibyschev en décembre 1941. Le compositeur fait dire à la musique ce qu'il ne pouvait même pas laisser transparaitre par son attitude. Ainsi le premier mouvement Allegretto contient une marche accompagnée par un rythme répété à la caisse claire dont le thème est emprunté à l'opérette La Veuve joyeuse de Franz Lehar. C'est un exemple frappant de la communication sibylline de la pensée du compositeur : alors que la mort frappe autour de lui, il fait référence à une oeuvre des plus légères. Le deuxième mouvement est un scherzo dont le caractère est indiscernable. Le mouvement suivant Adagio est douloureux et le Finale, soi-disant triomphant laisse planer le doute. L'interprétation de Paavo Järvi à la tête du Russian National Orchestra laisse parler la musique : nul besoin de rajouter quoique ce soit à un discours au contenu aussi dense.
-
- Paavo JÄRVI Direction
- ORCHESTRE NATIONAL RUSSE Orchestre symphonique
- Symphonie pour orchestre n°7, Do "Léningrad"