SYMPHONIE 39,40,41

Vu dans Diapason (octobre 2014)

Sous-titré oratorio instrumental, cet enregistrement de Nikolaus Harnoncourt à la tête du Concentus Musicus Wien présente les trois dernières symphonies de Mozart sous forme d'un cycle de 12 mouvements. Le postulat présidant à ce choix réside dans le fait que ces symphonies ont été composées d'un seul tenant au cours de l'été 1788 et sans commande spécifique. Le premier mouvement de la Symphonie n°39 en mi bémol majeur ferait figure de prélude tandis que le dernier de la Symphonie n°41 en ut majeur dite " Jupiter " servirait de conclusion. De plus la 39ème Symphonie ne posséderait pas de récapitulatif final et la Symphonie n°40 en sol mineur n'aurait pas de début digne de ce nom. 1788 marque pour Mozart une période de gêne financière. Dans la prévision d'une tournée de concerts en Angleterre, tournée qui ne vit pas le jour, le compositeur termine la Symphonie no 39 en mi bémol majeur, KV 543 à Vienne le 26 juin 1788, trois jours avant le décès en bas âge de sa fille Thérèse. La Symphonie no 40 en sol mineur, KV. 550 est achevée le 25 juillet 1788.

Aux échos épiques de la 39ème symphonie, répondent les inflexions tragiques de la 40ème et sa tonalité de sol mineur. Parallèlement à cette symphonie, Mozart travaille sur la Symphonie no 41 en ut majeur, KV. 551 qu'il termine le 10 août 1788. Trois symphonies en 2 mois de temps, c'est un record. En enchainant quasiment les différents mouvements, Harnoncourt rend aussi l'espèce de frénésie créatrice qui baigne l'oeuvre du viennois.