SYMPHONIE 1-5

L'intégrale des symphonies de Mendelssohn avec le Chamber Orchestra of Europe sous la direction de Yannick Nézet-Séguin nous donne l'occasion de refaire le tour de ces pages orchestrales bien sympathiques composées entre 1824 et 1842. L'interprétation manifeste beaucoup de fraicheur d'esprit et d'implication de la part de musiciens qui pratiquent l'autogestion, des options favorisées par la prise de son en public.

La présentation met l'accent sur la Symphonie n° 2, « Lobgesang » Chant de louange faisant intervenir 3 solistes et un choeur. Composée pour célébrer le 400ème anniversaire de la création de l'imprimerie par Gutenberg et créée en 1840 à la Thomaskirsche de Leipzig, cette page profondément ancrée dans le paysage germanique réformé est à mettre en lien avec la Symphonie n° 5 sous-titrée Réformation. Cette symphonie contient des fragments de chorals luthériens intégrés au matériau. Elle a été écrite afin de commémorer le tricentenaire de la Confession d'Augsbourg de 1530 marquant le point de départ du luthéranisme. Remises dans leur contexte quasi religieux, ces oeuvres prennent toute leur dimension.

Les deux symphonies « pittoresques », la très romantique Symphonie n° 3, « Écossaise » et la Symphonie n° 4, « Italienne », sont redevables des voyages effectués par le compositeur qui jette ainsi sur le papier des souvenirs évocateurs. Quant à la Première symphonie datant de 1824, elle marque la fin du cycle des 12 symphonies pour cordes, oeuvres considérées par le compositeur comme des expressions de jeunesse et le début du cycle des 5 symphonies pour orchestre. Entre la Première (1824) et la Seconde (1842), un monde nouveau s'est ouvert, un monde faisant place à la transcendance.