STABAT MATER (+ MANCINI/ + DURANTE)

Giovanni Battista Pergolesi, Francesco Mancini et Francesco Durante ont tous trois travaillé à Naples dans la première moitié du 18ème siècle. La 14e Sonate pour flûte de Mancini cache un micro-concerto pour flûte à bec alto, instrument qui connut un certain engouement dans l'aristocratie. Est-ce la venue du comte autrichien Aloys Thomas von Harrach qui fut le déclencheur du Manoscritto di Napoli de 1725, un recueil contenant 24 pièces pour flûte à bec ?

La deuxième pièce instrumentale du programme est le Concerto grosso n°1 de Durante qui partage avec le Stabat Mater de Pergolèse la tonalité de fa mineur. En quatre mouvements, Durante déploie toutes les ressources harmoniques de cette tonalité rare pour un maximum d'expressivité.

Expressivité, c'est le maître mot du Stabat Mater, oeuvre dramatique décrivant Marie au pied de la croix de son fils. Les interprètes, la soprano Bulgare Sonya Yoncheva, la mezzo-soprano française Karine Deshayes et l'Ensemble Amarillis dirigé par Violaine Cochard optent pour une vision plus romantique que baroque qui n'épargne pas certaines lourdeurs. L'enthousiasme du public du Théâtre des Champs-Elysées lors de la prise de son le 27 juin 2016 se comprend. Permettez-moi de ne pas le partager...