SONATES VIOLE DE GAMBE CLAV.BWV 1027-1029 / PRELUDE & FUGUE

On oublie trop souvent que Bach a connu le pianoforte. Il est donc faux de croire que sa musique pour clavier a été écrite d'abord pour le clavecin. Johann Friedrich Agricola rapporte en 1768 que mis en présence d'un de ses instruments sur lequel il avait pu jouer, Jean-Sébastien Bach avait reproché à Gottfried Silbermann que les aigus de son piano étaient trop faibles et trop difficiles à jouer. Silbermann en avait été vexé mais avait néanmoins tenu compte de la remarque dont il mesurait la pertinence. Quelques années plus tard, le piano qu'il lui présenta reçu l'entière approbation de Bach. C'est précisément sur une copie d'un pianoforte de Silbermann de 1749 que Lorenzo Ghielmi interprète avec Vittorio Ghielmi, une autre grande pointure de la musique baroque, ces sonates pour viole de gambe et clavecin obligé qui sont en fait des arrangements de compositions antérieures pour deux instruments mélodiques et basse continue. L'emploi d'un piano permet un équilibre parfait entre les trois voix confiées à la main droite, à la main gauche et à la viole de gambe.