SONATES DU ROSAIRE

Le cycle formé par les quinze sonates pour violon avec basse continue et d'une passacaille pour violon seul conçu par Heinrich Ignaz Franz von Biber constitue un exercice spirituel de haut vol, à la fois pour l'interprète principal mais aussi pour l'auditeur qui peut y suivre les différents mystères inclus dans le chemin du rosaire. Réparties en cinq mystères joyeux, ceux du début de la vie du Christ, cinq douloureux, ceux de la Passion, cinq glorieux, ceux de la Résurrection, ces Sonates du Rosaire font appel à la scordattura du violon, c'est-à-dire qu'au lieu d'avoir l'accord traditionnel des 4 cordes du violon (sol-ré-la-mi), pour chaque sonate le compositeur demande de modifier l'accord d'une ou de deux cordes (sol-ré-sol-ré ou fa-ré-la-ré, par exemple). Ce procédé, courant au 17ème siècle demande beaucoup de l'interprète, à la fois au niveau auditif mais aussi au niveau tactile puisque l'instrument va réagir différemment face à des cordes plus ou moins tendues.

Pas de souci à se faire pour Hélène Schmitt qui maîtrise brillamment ce discours passionnant soutenu par un continuo haut en couleurs :  François Guerrier au claviorganum, Massimo Mascardo à l'archiluth et au théorbe, Francisco Mañalich à la viole de gambe et Jan Krigovsky au violone.