SONATE PIANO N°9 / 12 ETUDES

Elève de Viktor Derevianko, Krystian Zimerman et Leon Fleisher, Edna Stern a choisi un piano à queue Pleyel construit vers 1860 faisant partie de la collection du Musée de la Musique pour enregistrer des extraits de la magistrale oeuvre pour piano d'Hélène de Montgeroult. Ce choix peut trouver sa justification dans les accents romantiques perceptibles dans cette musique écrite pour la majeure partie quelques trente années auparavant. Si elle était née à notre époque, Hélène de Montgeroult aurait fait une grande carrière de concertiste internationale à l'instar des Hélène Grimaud et Matha Argerich.

Née en 1764 à Lyon dans une famille de la noblesse, elle a étudié le piano avec Dussek et peut-être Muzio Clementi tout en suivant des leçons de contrepoint avec Anton Reicha. Mariée à l'âge de 20 ans, elle enchantait les oreilles des salons par ses improvisations ou ses duos avec le violoniste Viotti. Dès 1788, elle compose des oeuvres pour piano dont neuf sonates et un Cours complet pour l'enseignement du pianoforte qui sera publié pour la première fois en 1816. Cette méthode progressive de 711 pages comporte 972 exercices, 114 études, des Thèmes variés, trois fugues et une Fantaisie.

La Révolution lui permit d'être un temps nommée professeur de piano au Conservatoire de Paris mais elle en démissionne janvier 1798 après trois ans passés à essayer de changer les mentalités. En effet, femme d'une grande culture, connaissant l'oeuvre de Bach via Mendelssohn, elle anticipe le style pianistique de Chopin en prônant de faire du chant le modèle du jeu pianistique.  A n'en pas douter, Hélène de Montgeroult a profondément marqué l'histoire du clavier dans la période de passage du classicisme au romantisme, de Haydn à Chopin.