SONATE PIANO 9,19,20,16,26

Contrairement aux autres sonates pour piano de Beethoven, la Sonate Op.81a dite Les adieux possède un contexte narratif. Alors que l'armée française approchait de Vienne en avril 1809, le compositeur rédige le premier mouvement de cette sonate et lui donne à la fois son titre et une dédicace: "L'adieu/ Vienne, 4 mai 1809/ Jour de départ de son Altesse impériale Rodolphe, mon archiduc vénéré". L'archiduc Rodolphe, frère de l'empereur était le protecteur et l'élève de Beethoven. Un courant de sympathie unissait les deux hommes. Face à la menace d'invasion, la noblesse se préparait à quitter la ville amenant la séparation du maître et de son élève. Dans le courant du mois de mai 1809, Vienne tombe aux mains des français. Beethoven en est très affecté: il n'écrira rien jusqu'en septembre où il rédige le deuxième et le troisième mouvement de cette sonate. Il y décrit le retour espéré de Rodolphe, événement qui ne se produira qu'en janvier 1810. Ainsi l'histoire que raconte cette page commence par Das Lebewohl, difficilement traduisible par le français "adieu", se poursuit par Abwesenheit (l'absence) et se termine par Das Wiedersehen, la "revoyure", littéralement. Avec ces concepts en tête, gageons que l'écoute de cette sonate vous ferra percevoir les émotions de son concepteur.