SIX QUATUORS (G259)

Les quatuors à cordes opus 26 (1778) de Boccherini eurent un grand succès, en témoignent la quantité de copies manuscrites qui circula en Europe. Parmi celles-ci, les deux copies manuscrites retrouvées à Dresde interpellent. La première porte le titre de "Six quatuors pour le clavecin ou pianoforte, violon, viola et basse obligé composés par Luigi Boccherini" et la deuxième est une adaptation pour deux instruments à clavier. Toutes deux sont de la même main, pas celle de Boccherini, sans doute celle d'un transcripteur anonyme qui a simplement adapté l'oeuvre original aux nécessités du moment, pratique courante au 19ème siècle lorsque l'on ne disposait pas des instruments requis. Le texte original est respecté, mais l'oeuvre qui en résulte n'est plus tout à fait la même, l'architecture sonore voulue par l'auteur s'en trouvant modifiée. Dès lors, le choix de jouer sur un pianoforte de William Jurgenson, copie d'un instrument de 1783 doté d'une mécanique innovante, n'est pas fortuit. Arthur Schoonderwood voulait précisément approcher au plus près les conditions d'exécution de l'oeuvre originale. Le timbre spécifique, clair et précis, de cet instrument facilite énormément l'exécution de passages purement violonistiques et permet une grande variété de dynamiques et de couleurs.