SIX CONCERTS A DEUX FLUTES TRAVERSIÈRES SANS BASSES

Michel Pignolet naquit en l'an de grâce 1667 à Andelot dans la Champagne-Ardenne. Son père est tisserand, point de noblesse par ici : Montéclair est le nom du château qui dominait la ville natale de Michel. Remarqué par les chanoines du chapitre de la cathédrale de Langres, le jeune garçon est incorporé dans la manécanterie de la cathédrale. Il y passera 10 ans, recevant une instruction complète. A l'issue de ses études en 1687, il décide d'aller tenter sa chance à Paris. Il lui faudra huit ans pour faire parler de lui en tant que maître à danser et à jouer des instruments. En 1695, il publie chez Ballard neuf airs sérieux ou à boire et deux ans plus tard, un recueil contenant trois suites pour les violons, flûte et hautbois. En 1699, il est admis comme basse de violon dans l'orchestre de l'Académie Royale de Musique. Il mènera son activité d'enseignant et d'instrumentiste tout au long de sa vie, ménageant un peu de temps pour composer. Derrière les Concerts de deux flûtes traversières sans basse se cachent des suites de pièces de caractère à la manière des ordres de François Couperin ou des suites pour clavecin de Jean-Philippe Rameau. Leur publication remonte à 1721 et 1724, ce qui ne nous donne pas de précision sur la date exacte de leur composition. Le duo d'instruments, en particulier les flûtes était à la mode dès le début du 18ème siècle en France. Michel de La Barre, Philidor, Hotteterre et d'autres ont contribué à ce répertoire qui convenait aussi à des fins pédagogiques, le maître jouant avec son élève. Ces miniatures ne manquent ni de charme, ni d'émotion et nos deux interprètes féminines leur consacrent tout leur immense talent. AG