SANT'ALESSIO

Premier enregistrement mondial

« La biographie de Camille de Rossi est un mystère quasi complet. Nous ne connaissons ni le lieu, ni la date de sa naissance, nous ignorons où et quand elle est morte, et aucun document ne nous renseigne sur ses maîtres en composition. Seule une poignée d'oeuvres musicales témoigne de l'existence de la compositrice Camilla de Rossi. Outre une cantate, l'artiste a écrit, à la demande de la Cour impériale autrichienne sous Joseph Ier, non moins de quatre oratorios à raison d'un par an. La série débute par Santa Beatrice d'Este en 1707, suivi de Il sagrifizio di Abramo et Il figliuol prodigeo sur un livret de la plume de Camilla de Rossi elle-même, puis se termine par Sant'Alessio composé en 1710. L'inscription « Romana » sur les couvertures des manuscrits viennois indique que la compositrice a dû vivre au moins passagèrement à Rome. On peut également admettre que sa musique a été exécutée en dehors de Vienne, hypothèse que confirme l'existence d'un livret imprimé de l'oeuvre Santa Beatrice d'Este pour une représentation à Pérouse en 1712. » (Livret)

Sous le règne de Joseph Ier qui dura de 1705 à 1711, plusieurs oratorios en italien furent écrits par des femmes compositrices: Caterina Benedetta Grazianini, Maria Margherita Grimani et Camilla de Rossi. On ne s'étonnera pas des liens tissés entre la cour des Habsbourg à Vienne et l'Italie par contre le choix de compositrices est plus étonnant sans pourtant être explicable. Le livret du Sant'Alessio de Camilla de Rossi se base sur la légende de Saint Alexis. L'auteur de celui-ci, dont nous ignorons l'identité, réduit le nombre de personnages à quatre : Alessio, sa fiancée et les parents du jeune homme. Son livret aurait tout aussi bien pu servir pour un opéra seria puisqu'il ménage une alternance entre airs commentant l'action et récitatifs faisant avancer celle-ci. La musique peint en couleurs vives les différentes émotions ressenties par les personnages. De nombreux détails du style instrumental laissent à penser que de Rossi connaissait l'oeuvre d'Arcangelo Corelli. Une découverte de grande valeur.