REQUIEM (+ BRAVUSI/ + HÈLE/ + LOBO)

La Missa pro defunctis d'Orazio Vecchi a été publiée par  Phalèse à Anvers en 1612 parmi d'autres oeuvres de compositeurs italiens. La ville était à cette époque un important centre pour l'édition, musicale notamment. Ainsi les trois pièces de George de La Hèle sont éditées chez Plantin en 1578, l'Agnus Dei de Duarte Lobo l'est en 1639 chez le même éditeur et l'Agnus Dei de Pedro Ruimonte parait en 1604 chez Phalèse.

La musique européenne trouvait à Anvers un canal de diffusion important. Björn Schmelzer, s'appuyant sur les recherches de Stefanie Berghein concernant les pratiques funéraires émet l'hypothèse que la messe de Vecchi aurait servi de requiem à Peter Paul Rubens, le célèbre peintre. Un personnage de son importance demandait une oeuvre à 8 voix, ce qui est le cas de la messe de Vecchi. Donc, le 2 juin 1640, la Sint-Jacobskerk, église paroissiale de Rubens aurait pu résonner aux accents du programme enregistré par Graindelavoix montrant la diversité des pratiques polyphoniques dans les Pays-Bas du Sud. Comme toujours, la thèse est ardue, la démonstration aussi avec ses inégalités de traitement vocal et autres coquetteries.