RED HAIL

Apparu il y a trois ans sur la scène jazz (il remporta le prix Thelonious Monk en 2006), Tigran Hamasyan a tout de suite fait impression. Véloce, délié, le jeune pianiste confirmait en 2007 avec New Era [UH0657] (avec les frères Moutin), un album où sa passion pour Art Tatum et Bud Powell cohabitait naturellement avec une verve et un allant liés à ses origines arméniennes. Tigran Hamasyan a depuis parcouru l'Europe, reçu les témoignages admiratifs d'Herbie Hancock, Wayne Shorter ou John McLaughlin. Aretta Rebirth, son nouveau projet électrique, suit une toute autre idée. Dans ce groupe fusion, le leader joue sur des rythmiques rock agressives, des guitares saturées. S'il pimente ses thèmes de détours par les folklores arméniens (trois chansons appartiennent au répertoire traditionnel de son pays), la tension binaire heurte, étouffe souvent sa musicalité. D'autres fois (Shogher Jan, Falling), le résultat est étourdissant. Une chanteuse compatriote l'accompagne sur la plupart des morceaux. Pyrotechnique, sa musique peine cependant à retrouver l'inspiration de ses compositions passées plus poétiques. [www.lesinrocks.com]