PROPHETIAE SIBYLLARUM/ MISSA AMOR ECCO COLEI/ MOTETS

Les Prophéties des Sibylles de Roland de Lassus est une des oeuvres les plus audacieuses qu'il ait écrite. Déjà à l'audition, on comprend qu'elle était destinée à des oreilles initiées : les dissonances sont crues, les chromatismes inattendus. Les enchaînements d'accords nous conduisent vers l'inconnu, le mystère. Le sujet lui-même, les sibylles, appelle à l'initiation, un thème cher aux Humanistes de la Renaissance. Cette oeuvre écrite vers 1555 ne fut publiée qu'après la mort de son auteur qui la destinait à un public trié sur le volet. Les autres pièces enregistrées ici font l'effet d'une musique " easy listening " après les méandres sonores des Prophetiae. La messe et le magnificat sont basés sur le principe de la parodie, ils utilisent une mélodie préexistante pour la construction de la polyphonie. Ces deux pièces jouent sur les contrastes de tessitures. Dans les trois motets qui suivent, on admirera la mise en valeur du texte par la musique. Tristis est anima mea est une des phrases prononcées par le Christ à Gethsémani. Ce motet peint mot à mot cet épisode des Evangiles, donnant tout son poids à " immolari ". J'aurais aimé plus de présence et de tension dans l'interprétation du Brabant Ensemble. Leur vision est trop paradisiaque à mon goût mais je vous laisse en jugez par votre propre écoute. AG