PIANO & PERCUSSION WORKS

Lorsqu'on cite le nom de Luc Ferrari, on pense aux Presque rien et aux enregistrements en prise directe avec un environnement sonore, véritables reportages pris sur le vif. Mais avant d'arriver à créer des oeuvres témoignant d'une vrai démarche expérimentale, Ferrari a fait ses armes sur un autre terrain, celui de la musique sérielle. Alors qu'il avait rejoint la classe d'Olivier Messiaen au Conservatoire de musique de Paris, il écrit la Sonatine Elyb pour piano dont la forme ramassée et le langage presque expressionniste se ressentent du sérialisme. Un changement d'orientation se fait jour pour le compositeur après son séjour à Darmstadt où il rencontre Stockhausen, Nono, Boulez, Pousseur et Cage. Visage 1 pour piano s'éloigne peu à peu de l'option de départ, le concept de forme ouverte se fait jour dans les conceptions de Ferrari. Cellule 75 témoigne d'un tout autre état d'esprit où se mêle Minimalisme américain, musique anecdotique, son concret et interventions instrumentales live. Enfin, à la fin de 1987, Ferrari initie un dialogue acoustique entre le piano et les percussions dont nous entendons ici le premier enregistrement. Cette Conversation intime se déroule à bâtons rompus comme ces discussions où l'on passe du coq à l'âne, évoquant 36 sujets différents. Mais les interlocuteurs se connaissent si bien qu'ils savent compléter ce que l'autre ne dit pas. Une facette différente de la musique de Luc Ferrari. AG