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"Depuis sa fondation en 2014, l'ensemble Les Accents emmené par Thibault Noally redonne vie à des oeuvres rares de l'ère baroque italienne : en particulier le répertoire vocal des XVIIe et XVIIIe siècles. Leur nouveau disque fait entendre des extraits inédits d'oratorios. Né à la même époque et fait de la même étoffe théâtrale que son frère opéra, l'oratorio, oeuvre lyrique et dramatique sans mise en scène, déplace lui aussi les foules ! Et ses héroïnes Athalie et Judith ont la même trempe que leurs homologues d'opéra. Les airs virtuoses de Caldara, Scarlatti (père) ou Porpora interprétés par la mezzo-soprano Blandine Staskiewicz, d'ornements baroques en envolées jubilatoires, témoignent aussi de la fougue instrumentale du genre : les effets dramatiques de l'orchestre à cordes, l'alternance des allegros et des adagios, et la variété des modes de jeu épousent les mouvements des passions de ces personnages avec une grande intensité." http://www.apartemusic.com/discography/oratorio/
L'oratorio naît sous l'appellation « dramma per musica » en 1600 à Rome avec La Rappresentazione di Anima et di Corpo d'Emilio de Cavalieri puis se développe au fil du siècle. Si leurs sujets sont majoritairement religieux, c'est avant tout dû à leur origine indissociable de l'ordre religieux des Oratoriens qui fut créé au 16ème siècle autour de Saint Philippe Néri. A cette époque, les compositeurs d'opéras ne pouvaient pas tirer l'argument de leurs oeuvres d'un sujet sacré. Pour contourner cette interdiction, ceux-ci créent une nouvelle forme spécifique flirtant avec l'opéra, sans en être. A l'écoute de cet album, il est quasi impossible de ne pas penser à de l'opéra tant l'intensité dramatique, la virtuosité vocale et la sensualité sont présentes.
Quatre écoles stylistiques sont présentées ici : Naples, Rome, Venise et Vienne. Les conservatoires de la ville de Naples dont sont sortis nombre de castrats fournissaient à leurs élèves des occasions de se faire des planches dans les oratorios d'Alessandro Scarlatti pour ne citer que lui. A Rome, lorsque les papes ordonnent la fermeture des théâtres et interdisent aux voix féminines de se produire, le public se déplace vers un théâtre moins profane pour entendre les affres des héroïnes bibliques. À Venise, les quatre « ospedali » réservés aux jeunes orphelines ne se privent pas d'explorer ce genre propice aux épanchements sonores. Enfin Vienne bénéficie des plus grands talents venant de la péninsule, attirés par les subsides des empereurs. « Oratorio » fait parfaitement le tour de la question, nous offrant l'occasion de découvrir quelques premiers enregistrements.
- Blandine STASKIEWICZ Mezzo-soprano
- Thibault NOALLY Violon, Direction
- ACCENTS (LES) Ensemble instrumental
- Antonio CALDARA: Numi offesi di furor, air [La Castità al cimento]
- Antonio CALDARA: Per il mar del pianto mio, air [Maddalena ai piedi di Cristo]
- Giovanni Battista BONONCINI: Cor imbelle a due nemici, aria [Conversione di Maddalena]
- Francesco GASPARINI: Ombre care, aria [Atalia]
- Francesco GASPARINI: Terrori d'Averno [Atalia]
- Nicolo PORPORA: Vanne o Sol d'eterna luce [Il Trionfo della Divina Giustizia]
- Alessandro SCARLATTI: Miei spirti guerrieri [San Casimiro, Re di Polonia]
- Giovanni Battista BONONCINI: Al sibilar tremendo [La Conversione di Maddalena]
- Giovanni Battista BONONCINI: In tepidi fiumi [La Conversione di Maddalena]
- Nicolo PORPORA: Ecco gia l'orrenda tromba [Il Trionfo della Divina Giustizia]
- Alessandro SCARLATTI: Del pianto vostro [Giuditta [2]]
- Alessandro SCARLATTI: Posso e voglio [Giuditta [2]]
- Antonio CALDARA: Miro che il fiumicello, air [Santa Francesca romana]
- Nicolo PORPORA: Vanne nel vicin tempio [Il Martirio di San Giovanni Nepomuceno]
- Nicolo PORPORA: Fremer da lunge io sento [Il Martirio di San Giovanni Nepomuceno]
- Alessandro SCARLATTI: Mentre io godo in dolce oblio... Aria della Speranza
- Antonio CALDARA: Son gli strazi...Io spiro e volo [Il Martiro di Santa Caterina]