OPERA OMNIA, MESSES, MOTETS, CHANSONS

Vu dans Classica (avril 2009)

Compositeur franco-flamand, Johannes Regis, connu aussi sous le patronyme de Jehan Leroy, fut maître des choeurs à l'église St Vincent de Soignies dans le diocèse de Cambrai. Dans les années 1450, cette paroisse connut un essor musical important sous l'impulsion de leur maître des choeurs. En novembre 1460, le chapitre de la Cathédrale de Cambrai envoya Guillaume Dufay pour inviter Regis à devenir maître du choeur de garçons. L'offre fut déclinée, Regis resta à St Vincent où il fut nommé en 1462 scholasticus, c'est à dire responsable de la direction de l'école du chapitre mais aussi en charge de la direction du choeur pour les occasions liturgiques importantes : cantor. Ce poste fut dissout à la mort de Regis vers 1496. Contrairement à tous ses confrères, Regis ne s'éloigna pas du diocèse de Cambrai où il entretint des liens forts avec Dufay. La notoriété du cantor est attestée par plusieurs éléments. Plusieurs de ses oeuvres ont été copiées dans le livre de choeurs de la cathédrale de Cambrai. Johannes Tinctoris, dans trois de ses traités théoriques le fait figurer parmi Ockeghem, Busnoys, Caron et Faugues en tant que compositeurs dominants dans la génération ayant suivi celle de Dufay et Binchois. Tinctoris emprunta le motet Clangat plebs flores pour illustrer diverses formes de compositions dans son traité Liber de arte contrapuncti. Les oeuvres de Regis apparaissent dans le Chigi Codex ( copié vers 1500) et dans des volumes édités à Venise par Petrucci. Regis utilisa la mélodie l'Homme armé associée à une antienne latine comme cantus firmus d'une messe, mélangeant ainsi le substrat sacré et profane. On constate dans ses oeuvres la présence de matériau emprunté. Ses motets à 5 voix sur cantus firmus innovent par la recherche de contrastes entre les parties. Le ténor se trouve placé à la partie médiane, entouré par deux voix de dessus et deux voix graves et permettant ainsi un traitement particulier du ténor. Sa prédilection pour la chanson se retrouve dans sa musique en latin rappelant sa connivence avec Dufay et Binchois. AG