MON COLONEL

France, de nos jours. Le colonel en retraite Duplan est retrouvé abattu d'une balle. Dans le même temps, la police et l'armée reçoivent des lettres anonymes avec des extraits d'un journal intime d'un certain Rossi qui oriente l'enquête du côté de l'Algérie, aux débuts de la guerre d'indépendance. Le jeune Guy Rossi, engagé volontaire, rejoint à Saint-Arnaud le commandement du colonel Duplan. Il découvre un univers qu'il ne soupçonnait pas, un homme dur et autoritaire mais sachant déceler en lui des aspects de sa personnalité que Rossi lui-même ne se connaissait pas. Avec les tensions de plus en plus importantes, la pression et les attentats du FLN, Guy Rossi, désigné comme spécialiste juridique de la base, va devoir affronter sa conscience face à des actes qu'il sait choquants...

Les films français sur la guerre d'Algérie, même s'ils augmentent peu à peu en nombre, continuent d'être rares. Impossible alors de ne pas se réjouir de la venue de "Mon colonel", premier long métrage de Laurent Herbiet, co-écrit avec Costa-Gavras. Un film assez conventionnel dans sa mise en image et sa narration. Les scènes durant le conflit s'imposent d'elles-mêmes, d'autant que Herbiet a le talent de ne pas en rajouter et de rester à la bonne distance des faits qui l'intéressent. Et, avec ses comédiens exceptionnels, "Mon colonel", toujours à la limite d'un lourd didactisme n'y tombe jamais. Le film développe même une passionnante réflexion sur la dialectique justice/légalité et sur les changements que l'on est prêt ou pas à tolérer chez soi.