MAJESTÉ

En 1682, Michel-Richard de Lalande entre comme sous-maître à la chapelle royale, après avoir été soutenu par Louis XIV dont il deviendra le compositeur favori. En près de 40 ans de carrière, le compositeur composera quelques 77 grands motets dans lesquels il va renouveler l'écriture orchestrale de Lully en mettant en valeur des instruments solistes comme le basson, en osant des assemblages de timbres inédits et créant des architectures sonores à la mesure de son royal protecteur. Les grands motets sont aussi intimement liés au lieu qui les ont vu naître, à savoir la chapelle du château de Versailles où la famille royale suivait quotidiennement l'office divin.

Pour cet enregistrement, Vincent Dumestre a réuni l'orchestre du Poème Harmonique en grand effectif, l'ensemble vocal Aedes, les solistes Emmanuelle de Negri, Dagmar Saskova, Sean Clayton, Cyril Auvity et André Morsch. Les interprètes ont choisi la version du Te Deum revue après 1720, s'appuyant sur un manuscrit de Lalande où chaque section est précisément minutée, ce qui donne un renseignement précieux sur les tempi de l'époque. Le motet Deitatis majestatem fait un parallèle entre la majesté de Dieu et la puissance du souverain. Ecce nunc benedicite date de 1681 et recèle autant de subtiles beautés que les deux autres oeuvres mises au programme de cet enregistrement, grandiose à tous points de vue.