LUDUS DANIELIS

Vu dans Classica (septembre 2008)

Au Moyen Age, les diacres, chantres et autres rangs inférieurs du clergé d'une cathédrale avaient leurs propres rituels festifs, Messe des Fous, Messe de l'âne et autres réjouissances licencieuses. Le Ludus Danielis s'inscrit dans ce contexte paraliturgique qui, on s'en doute, évoque plus des visions de paradis que d'enfer.

Oeuvre collective du début du 12ème siècle, Le Jeu de Daniel était destiné à être représenté sur le parvis ou dans le péristyle de la cathédrale. Deux épisodes célèbres sont racontés ici: le roi Balthazar confronté à de mystérieuses écritures et Daniel exposé aux lions et sauvé par des anges. On imagine sans peine les belles images qui pouvaient naître de ces thèmes. L'interprétation du Dufay Collective met l'accent sur la sobriété et le côté "naïf" de cette pièce de théâtre musical. Plutôt qu'une joie sans retenue, propre aux jeunes diacres qui se sentaient pour un temps la bride sur le cou, William Lyons propose une version intimiste où le merveilleux a toute sa place. AG