LE PARADIS PERDU

DIAPASON D'OR MAI 2012

Outre des traités d'harmonies et de solfèges, Théodore Dubois a écrit surtout de la musique pour orgue, pour piano, de la musique de chambre et de la musique vocale. Né en 1837, Théodore Dubois illustra le courant musical romantique français, si prisé au lendemain de la guerre franco-allemande de 1870 où un élan de patriotisme et de rechristianisation enflammait le pays. Dubois figurait d'ailleurs parmi les premiers membres de la Société Nationale de Musique, fondée en 1871 par Romain Bussine et Camille Saint-Saëns, institution qui visait à réaffirmer la grandeur de la musique française face à la musique germanique.

Dubois exerça aussi la fonction de maître de choeur, puis d'organiste à l'Eglise de la Madeleine, et enseigna au Conservatoire de Paris avant d'en devenir le directeur, fonction qu'il exerça pendant près de 10 ans. En 1878, la Ville de Paris organise un concours où sera primé le meilleur oratorio écrit sur un sujet libre. Il reprend alors une oeuvre de 1871 qu'il avait abandonnée, faute de pouvoir la faire exécuter, Le Paradis perdu, drame oratorio basé sur l'oeuvre du poète anglais John Milton (1608-1674) et réécrite par le librettiste Edouard Blau. Dubois remporta le concours ex-æquo avec Benjamin Godard. La presse salua prudemment l'oeuvre, la jugeant bien écrite mais trop académique.

Spécialisés dans la musique pour choeur de la fin du XIXème siècle à nos jours, les Cris de Paris et leur fondateur Geoffroy Jourdain font revivre cette oeuvre pour la première fois depuis cent ans, accompagnés par les Solistes des Siècles, musiciens issus de l'orchestre " Les Siècles " créé en 2003 par François-Xavier Roth. NR