LA SOCIÉTÉ DU SPECTACLE

"Que la tentative révolutionnaire de mai 1968 ait marqué le changement d'une époque, voilà ce que démontre le simple fait qu'un livre de théorie subversive comme "La Société du spectacle" de Guy Debord puisse être aujourd'hui porté à l'écran et qu'il existe un producteur pour financer une telle entreprise / Vous pourrez voir prochainement sur cet écran "La Société du spectacle" / et ultérieurement, partout ailleurs, sa destruction" (bande-annonce du film).

Comme stipulé dans le contrat qui le lie à son producteur Gérard Lebovici, "l'auteur [Guy Debord] adaptera son livre "La Société du spectacle" en un film de 90 minutes, en 35 millimètres, noir et blanc, film dont il assurera seul la réalisation". Pour ce faire, il détourne des images de films de John Ford, Nicholas Ray, Josef von Sternberg, Raoul Walsh, Orson Welles, Sam Wood "ainsi que celles d'un certain nombre de cinéastes bureaucratiques des pays dits socialistes". Le commentaire du film, achevé en octobre 1973, est entièrement composé d'extraits de la première version de "La Société du spectacle" (1967).

"Toute la vie des sociétés dans lesquelles règnent les conditions modernes de production s'annonce comme une immense accumulation de 'spectacles'. Tout ce qui était directement vécu s'est éloigné dans une représentation. (...)" (Guy Debord, début du texte du film).