LA CREATION

Ce sont les oratorios d'Haendel qui ont inspiré à Joseph Haydn Die Schöpfung (La Création). Le compositeur y travaille dès 1766 et termine la partition en 1798. S'appuyant sur les textes de la Genèse, des psaumes et de Paradise Lost de John Milton, le livret est découpé en trois parties. Après le chaos, rendu en musique de manière très imaginative, la première partie conte la création des éléments inanimés et des végétaux. Suit alors la création des animaux et de l'homme. La troisième partie relate le regard du créateur sur son oeuvre. Trois solistes représentent trois anges qui racontent et commentent les six jours de la Genèse : Gabriel (soprano), Uriel (ténor) et Raphaël (basse). Dans la troisième partie, le rôle d'Adam est souvent confié au soliste chantant Raphaël tandis que la soprano incarne à la fois Eve et Gabriel. C'est ce qu'a choisi Philippe Herreweghe puisqu'il confie à Christina Landshamer et à Rudolf Rosen les deux rôles. Le ténor Maximilian Schmitt est Uriel. Le travail de l'orchestre se révèle primordiale dans cette oeuvre où l'on peut parler à bon escient de peinture sonore, notamment lors de la création du soleil ou des différents animaux. Philippe Herreweghe joue la carte de la lisibilité

et de la transparence, préférant privilégier les jeux de timbres orchestraux plutôt que les effets de masse. Une vision tout en finesse.