LA CAPELLA SISTINA: LAMENTAZIONI PER LA SETTIMANA SANTA

Né en Espagne, à Avila, Victoria a complété sa formation musicale à Rome. Il y publia une première version de l'Officium hebdomadae sanctae, un ouvrage qui réunit ses oeuvres pour la semaine sainte. Un des points culminants des cérémonies pascales, dont la somptuosité était en rapport avec les ambitions politiques et religieuses de la Papauté, était l'interprétation du Miserere d'Allegri. Ecrite pour neuf voix, ce Miserere n'en est pas moins une oeuvre très simple, en fait un simple faux-bourdon que les chanteurs de la Chapelle Sixtine répétaient et enrichissaient avec des ornements improvisés qui ne furent jamais notés. Les chanteurs avaient l'obligation absolue de ne rien divulguer de ce secret qui ne sera percé qu'au 19° siècle. Une anecdote à ce sujet: de passage à Rome, le jeune Mozart retranscrit le Miserere qu'il venait d'entendre de mémoire. Il dut toutefois réentendre l'oeuvre une deuxième fois pour y apporter de petites corrections.