L'UN EST L'AUTRE

Depuis cinq ans déjà, Ridan chante des textes bien coupés, interprétés les poings fermés, l'esprit frondeur, un peu bougon. Ses deux premiers albums, Le Rêve ou la vie (2004) et L'Ange de mon démon (2007), ont été récompensés par des disques d'or, une victoire de la musique, le grand prix de l'académie Charles-Cros. Dans son troisième CD, L'un est l'autre, si l'approche est moins frontale, Ridan (« Nadir », à l'envers : son prénom) joue encore sur les oppositions et la dualité. Le jeune homme de 33 ans semble apaisé : il enchaîne les refrains guillerets. Pourtant, à l'écouter de près, le fond de l'air est tristement lucide (On est comme on naît ; Ma petite chipie), voire dépité, face au monde, notamment celui de la télé (Star Minute). Avec sa scansion très personnelle, cette voix identifiable en dix secondes et une écriture aboutie, le chanteur originaire de Chelles (Seine-et-Marne) transcrit sa vie, ses doutes, ses espoirs et ses tensions. Si Ridan fait des incursions bien amenées dans la pop ou le rap, il n'est jamais aussi juste que dans des chansons simples, accompagnées à la guitare, à l'ombre de Maître Brassens. (Gilles Médioni sur www.lexpress.fr)