L'ART DE LA FUGUE

Les fondations de la maison ne sont pas clairement définies mais n'en sont pas pour autant fébriles. Les influences sont simplement diverses et oscillent dans la folk, le blues et la chanson française pour offrir treize compositions tour à tour françaises et anglaises. Depuis 2004, passée progressivement d'un duo à un quintet, la Maison Tellier n'en finie plus de nous délivrer des textes bourrés d'influences littéraires ou cinématographiques. Rien de bien surprenant que cet amour de la littérature et des mots lorsque l'on sait que le nom même du groupe fait référence à une nouvelle de Maupassant. Alors bien sûr c'est « Suite Royal » qui nous sautera aux oreilles de part sa musicalité et sa consonance plus accomplie ; fruit de sa musicalité bilingue. Timbre malicieux et thème moyenâgeux, la « Peste » s'invite sur cet opus entre grand message philosophique et humour : « Aime ton prochain, comme toi-même ... mais aime le de loin » ! Le ton de la partie francophone est donné entre malice des mots et fantaisie du sens. La langue de Doherty est de rigueur sur une bonne moitié de l'effort et se décline dans différents univers musicaux essentiellement entre jazz, folk et blues pour un genre qui leur est finalement propre. « Goldmine » et « Josh the Preacher » sont très clairement influencés par les américains, rois de la folk-country, de Calexico, à l'image de leur partenaire de label, les lavallois de La Casa. « Mexico city Blues », probablement inspiré du poème de Jack Kerouac, nous offre un véritable hymne au blues acoustique du sud des Etats-Unis, le tout garnie d'un refrain en français. Un petit bijou ! Un album à la saveur très folk entre influences Etasuniennes et jeux de mots à la française. Un bon opus, non sensationnel mais bien agréable. Malgré ses fondations diverses, la Maison Tellier tient debout et à encore de beaux jours devant elle ! (Thomas Lhuillery sur www.rocknfrance.com)