KARIM ET SALA

Depuis la disparition mystérieuse de son père, Karim, paysan de douze ans, vit avec sa mère, remariée à Issa, un oncle tyrannique. Karim travaille la terre et vend au marché quelques poulets ou calebasses. La jeune Sala, issue d'un milieu aisé, passe ses vacances au village. Les deux enfants se rencontrent et s'ouvrent à l'amour.

"Karim et Sala", doté d'une mise en scène intelligente, raconte la nature, les traditions rurales, la difficulté économique, les croyances ancestrales du pays. Ouedraogo pointe les failles et les beautés du peuple burkinabé. Le cadrage et les couleurs révèle une vision de l'Afrique abstraite et poétisée. Si le film s'ancre incontestablement dans la tradition et le paysage africains, les citations de "The Circus" de Chaplin et des "400 coups" de Truffaut témoignent de l'influence du cinéma occidental. Langue originale: Mooré, un des dialectes principaux du Burkina Faso.

Cinéaste de la terre, des êtres humains, des rapports de force et d'indépendance, cinéaste de réflexions sur le monde, Idrissa Ouedraogo se positionne en franc-tireur, connaissant mais refusant le langage et les recettes de l'Occident, voyageant mais s'enracinant dans son Afrique natale, revendiquant les spécificités des mondes africains.