J'INVENTE RIEN

Paul et Mathilde vivent leur amour autour de Ménilmontant à Paris. Ils se sont rencontrés dans un restaurant dans le noir, et ne se sont plus quittés depuis. Elle travaille de ses mains comme décoratrice, peintre, illustratrice, et rapporte de quoi vivre au foyer. Lui, reste un éternel adolescent, pacifiste et rêveur, en révolte passive contre la société. Jusqu'au jour où, sommé de trouver un boulot, Paul accompagne le père de Mathilde sur les marchés. Mais ce n'est pas son truc et Paul décide de passer aux choses sérieuses. Il va inventer quelque chose. Ce sera la "poignette", trouvaille révolutionnaire, qui permet de porter les sacs des courses sans se cisailler les doigts.

Tournée avec peu de moyens, cette comédie douce-amère s'appuie sur un scénario et des comédiens charmants. Il y a du réalisme poétique dans cette chronique amoureuse en plein Ménilmontant, mais aussi du Jacques Becker, dans l'amour généreux que se portent les deux protagonistes. Les situations sont parfois très drôles, ce qui n'empêche pas le film de pêcher parfois par son rythme languissant et sa mise en scène sage et sans surprise. Mais c'est par son ton que ce premier long se distingue. Une couleur entre-deux que Michel Leclerc ose, à une époque où les films doivent faire leur effet instantanément et écraser les autres pour exister.