
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Moor Mother (Camae Ayewa) se sert de la musique pour exprimer la douleur, l'injustice et les traumatismes infligés par l'esclavagisme, dont les cicatrices semblent encore plus apparentes aujourd'hui. Le mot « Haïti » n'est pas prononcé par la poétesse et compositrice free-jazz/expérimentale sur son neuvième album solo, mais il est à placer aux côtés de la Jamaïque et Trinité-et-Tobago, alors que Moor Mother rappelle les crimes de la reine Victoria, un discours faisant écho à celui que tient le quartet jazz britannique Sons of Kemet sur son puissant album Your Queen is a Reptile (2018). C'est un documentaire historique et social, cet album, qui revisite les traditions musicales afro-américaines pour les habiller de hip-hop, de jazz, de musiques électroniques, mais en laissant souvent paraître des motifs mélodiques qui ramènent l'auditeur en terrain plus confortable — c'est le cas dès l'ouverture, dix minutes de soul expérimental sur lequel on retrouve la voix, chargée d'émotion, de Lonnie Smith. (ledevoir.com)
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