
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Conservé dans les Archives d'Etat de la ville de Gdansk sous la référence "Ms. 300 R/Vv, 123", le manuscrit connu sous le nom de Tablature de Gdansk contient 42 compositions pour clavier notées pour 40 d'entre elles en intavolatura italienne, un système de notation très proche de ce qui se fait actuellement mais qui constitue un premier exemple de cette façon de faire à cette époque où, dans cette aire géographique, la tablature germanique prédomine. Les quarante pièces notées sous forme de partition se divisent en 17 fantaisies sur les 8 modes ecclésiastiques au style particulièrement homogène, 22 arrangements pour clavier de musique vocale sacrée ou profane et une mise en oeuvre de choral. Deux tablatures germaniques viennent s'ajouter à cet ensemble. Des motets en latin, des lieder germaniques, des chansons françaises et des madrigaux italiens traités en style germanique avec maintes diminutions et gloses savantes sont empruntés à des compositeurs comme Roland de Lassus, Pierre Sandrin, Clemens non Papa, Johannes Walter et quelques autres. Ce précieux manuscrit est intimement lié à l'organiste Cajus Schmiedtlein (ca. 1555-1611) qui fut en poste à l'église Ste Marie de Gdansk entre 1585 et 1611. Il n'est pas interdit de penser que ce musicien s'est constitué une collection de pièces puisées dans le répertoire de son époque pour agrémenter la musique du culte ou même animer de petits concerts dominicaux. Ce corpus au style très homogène offre un panorama de la musique européenne au 16ème siècle.
- Roman PERUCKI Orgue
- Tablature de Gdansk [17 fantaisies et 23 tablatures de pièces vocales [Lassus, Clemens non papa, motets latins, madrigaux italiens...]