FRONTIÈRES

Comme son précédent, "Charango" (2006), qui s'est écoulé à plus de 1,3 million d'exemplaires, il repose sur une formule "reggae-variété" très efficace mais s'ouvre aussi à d'autres styles. "Ma pomme", hommage à New York, sa ville d'adoption, ou "On veut plus jouer" sont teintés de soul, portés par des cuivres alors que "Gaza Danse" est saupoudré de blues. Comme de nombreux artistes l'ont fait avant lui (les Rolling Stones ou John Lennon), il rend hommage à la militante noire américaine Angela Davis ("Angela"). Ce n'est pas le seul hommage de l'opus. "Marcher sur le fil" évoque l'abbé Pierre ou Coluche. Le ton se fait un peu plus funk-rock dans le fédérateur "Ça me regarde" que le public ne tardera pas à reprendre en coeur lors des concerts. Yannick Noah est très à l'aise sur les rythmes africains ("Hello" en duo avec la Nigériane Asa) mais l'est un peu moins sur les rythmes latinos ("La Señorita"). Il se fait plus sombre avec "Dans le Rio Grande" où il évoque l'immigration mexicaine aux Etats-Unis. Ecrit et composé par son équipe habituelle (Jacques Veneruso, Gildas Arzel, Erick Benzi), ce nouvel album devrait une nouvelle fois faire l'unanimité chez les fans de la première heure. (www.lalibre.be)