ESTOTE FORTES IN BELLO, SACRED WORKS

Le saviez-vous ? Jacques Arcadelt est né à Namur vers 1507. Il entre donc dans la catégorie des musiciens franco-flamands, de grande renommée. Si ses chansons et ses madrigaux à l'italienne sont bien connues, son oeuvre sacrée est bien moins fréquentée. Et pourtant, dès le 30 décembre 1540, il fut actif comme chanteur et compositeur à la Cappella Sistina à Rome, la chapelle du pape. C'est donc pour les chapelles italiennes qu'Arcadelt écrivit ses motets et ses messes dans un style qui fait le lien entre ce qu'écrivait Josquin Desprez et ce qu'écrira Giovanni Pierluigi Palestrina. La Missa Ave regina caelorum se base sur le motet éponyme d'Andreas de Silva, membre lui aussi de la Chapelle Sixtine. Il s'agit donc d'une messe parodie, genre en faveur à cette époque. Le langage très maitrisé utilisé ici préfigure les douceurs verbales de Palestrina ; le pape exigeait de ses compositeurs qu'ils respectent à la fois le texte et l'harmonie, jusqu'à la suavité. Si l'on compare avec le motet Estote fortes in bella écrit à Florence dans les années 1530, on découvre un monde harmonique plus audacieux. L'ensemble Josquin Capella, fondé en 1994 par des étudiants de la Schola Cantorum Basiliensis et des chanteurs de Cologne s'est fixé comme but d'interpréter la musique de la Renaissance et des 14ème et 15ème siècles. Leur lecture de l'oeuvre sacrée d'Arcadelt est des plus correcte mais l'Esprit Saint ne les a pas visités. C'eut été un collaborateur bienvenu. AG