
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Publié en 1996 par le label Mo'Wax le premier album de DJ Shadow, ENDTRODUCING, est le résultat d'un travail méticuleux, agencement d'un ensemble d'échantillons issus de disques vinyles organisés en 16 morceaux formant une longue suite homogène et paisible, nappes aériennes à la douceur lyrique et éthérée jalonnées ça et là de kicks et boucles rythmiques. C'est une référence partout acclamée du genre trip-hop, c'est aussi un disque qui inaugure l'ère de ce qu'on nommera bientôt « abstract hip-hop ». A l'image de la pochette du disque montrant deux jeunes hommes fouillant dans les bacs d'un disquaire, DJ Shadow fait partie de ceux là : un dénicheur insatiable de musique ("digging"). Une séquence du film SCRATCH lui est réservée où nous le voyons avoir accès (accès réservé) à la cave d'un disquaire constituée de milliers d'invendus. DJ Shadow se fera porte-parole de ces disques mis à l'ombre du circuit (c'est inscrit dans son nom "shadow" traduit "ombre"). Dans ce dédale de disques entreposés il sélectionnera patiemment des passages de quelques uns, les réorganisant dans un nouvel agencement. Sur cette base nous comprenons mieux le titre ENDTRODUCING : jeu de mot retourné sur lui même en forme de boucle, commençant par la fin « end » et évoquant cette notion d'introduction, de commencement, de nouvelle vie. Dans le grand recyclage à l'infinitude mélancolique : « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». (BB)
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