EINE FLORENTINISCHE TRAGÖDIE

Lorsqu'il choisit la pièce inachevée d'Oscar Wilde Une Tragédie florentine, Alexander von Zemlinsky espère réitérer le succès obtenu par Salomé de Richard Strauss sur un livret du même auteur. La musique adopte étonnamment des inflexions évoquant Strauss tout en gardant un langage personnel à la frontière de la tonalité.  Composé en 1917, l'opéra en un acte est une sorte de huis-clos à trois personnages au sujet licencieux. Nous sommes à Florence à la Renaissance.  Rentrant de manière impromptue de voyage, le marchand d'étoffes Simone surprend sa Bianca dans les bras de son amant le prince Guido. Simone fait semblant de rien et propose à Guido de lui acheter quelques étoffes. Il lui présente divers tissus et lui suggère de choisir tout ce qu'il veut dans la boutique. Le prince répond qu'il ne veut rien d'autre... que Bianca. La colère éclate, les deux hommes décident de régler le différend par les armes.  Pendant le combat, Bianca incite le prince à tuer son mari détesté mais c'est finalement le mari qui triomphe, tuant le prince et regagnant ainsi le respect de sa femme.

Trop rarement joué, cet opéra qui demande un complément de programme a influencé Alban Berg à tel point que son opéra Wozzeck, composé 8 ans plus tard porte en lui quelques réminiscences de Eine Florentinische Tragödie.