DYNASTIE

Un rythme haletant sans s'essouffler, une virtuosité digitale qui reste maitrisée, un discours tendu à l'extrême sans que cela énerve, des effets théâtraux  générés à bon escient : Jean Rondeau a tous les ingrédients pour séduire et convaincre même les mélomanes les plus exigeants.

Dans Dynastie, un enregistrement consacré à quelques membres de la famille Bach, il est entouré par une poignée de musiciens de la même trempe que lui pour faire sonner deux concertos de Jean-Sébastien, un concerto de Carl Philip Emmanuel et un de Johann Christian ainsi qu'une sonate de Wilhelm Friedmann transcrite par le soliste.  Le clavecin prend des airs sensuels que son essence laisse difficilement présager. La souplesse du discours est contrebalancée par la rigueur, la dramatisation est toujours mise au service d'un affect et l'on ressort de cette écoute avec le sentiment d'avoir été subjugué par tant de savoir-faire.