DAVIDSBÜNDLERTÄNZE (+ SCHUBERT)

L'existence des Davidsbündlertänze (Danses des Compagnons de David) de Schumann est intimement liée au Neue Zeitschrift für Musik, cette revue musicale fondée par le compositeur en 1834 et dans laquelle il écrivait des articles en les signant de noms d'emprunt. Ces pseudonymes sont autant de doubles pour Schumann : Florestan est la partie active de sa personnalité tandis qu'Eusebius est sa part passive.

Au moment de la conception des 18 pièces qui composent cette fresque, Schumann est amoureux de Clara Wieck, une pianiste virtuose qu'il espère épouser mais le père de celle-ci voit cette union d'un très mauvais oeil. Lors de la première édition en 1838, l'oeuvre n'est pas signée par le compositeur mais bien par ses doubles Eusebius et Florestan qui trouvent dans ces textes de quoi exprimer pleinement leur tempérament respectif : l'introversion d'une sentimentalité à fleur de peau pour Eusebius, la fougue passionnée pour Florestan. Ceci nous vaut des trésors de poésie et d'audaces harmoniques faisant de cette page de Schumann l'une des plus imaginatives de son catalogue.