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QUIQUE

Si le groupe se défend modestement d’y être vraiment pour quelque chose, il y a définitivement un avant et un après Seefeel. On crédite souvent le groupe d’avoir ouvert la voie à une plus grande utilisation de l’électronique dans le rock, et d’avoir […]

Quand le groupe a débuté, aux alentours de 1992, le monde du rock, s’il avait fini par accepter les synthétiseurs et les machines, continuait à mettre en avant une certaine virtuosité, et à considérer le studio et ses artifices comme un travail bien distinct de celui de la composition et de celui de la scène. Un morceau était traditionnellement avant tout une chanson, dont la composition obéissait à certaines règles, réclamant l’enchaînement de couplets et de refrains, un break au milieu, et une durée maximum fixée par le format du 45-tours. Bien sûr plusieurs artistes avaient déjà tenté d’échapper à cette fatalité, à ce schéma obligatoire, mais ils étaient encore très minoritaires. Mark Clifford, le fondateur de Seefeel, s’empresse généralement de préciser que l’évolution du groupe s’est faite d’elle-même, sans plan préalable, mais précise que leur point de départ était toutefois clair : construire des morceaux qui ne seraient pas basés sur cette structure classique mais se développeraient de manière organique autour de loops et de drones. Le groupe s’est intéressé très tôt aux possibilités qu’offraient le sampler et a construit son travail autour du son de leurs guitares, filtrés et mis en boucles à travers les machines et les effets. Esthétiquement proches de la scène shoegaze, dont la musique sombre et ralentie avait des traits communs avec leur démarche, ils se sentaient également des affinités avec la scène ambient naissante, mais c’est étrangement le dub dont on sent le plus l’influence chez eux. Ils partagent avec les productions dub non seulement les lignes de basse mises très en avant, ou les rythmiques dépouillées, mais avant tout un sens de l’espace renforcé par les effets d’écho et de réverb. C’est aussi du côté du dub qu’on peut trouver l’origine de cette construction organique, de ces compositions hypnotiques créées à partir de fragments dissociés, de couches multiples assemblées au mixage. En 1993, Mark Van Hoen avait quitté le groupe qui se composait alors de Mark Clifford (guitare), Justin Fletcher (batterie), Sarah Peacock (chant et guitare) et Daren Seymour (basse). C’est avec cette formation que Seefeel enregistrera son premier album, Quique, pour le label indiepop britannique Too Pure. Petite structure affiliée à Beggars Banquet, le label sera à l’époque un carrefour entre différents styles et produira plusieurs groupes opérant à l’intersection du rock et de l’électronique, comme Stereolab ou Mouse on Mars. Seefeel sortira chez eux plusieurs maxis avant de sortir un deuxième album chez Warp (Succour, 1995), et un troisième chez Rephlex (Ch-Vox, 1996). Ils interrompront ensuite leurs activités pendant plus de quinze ans, sans toutefois se séparer officiellement et reviendront en 2011 avec un nouveau line-up et un nouvel album, simplement intitulé Seefeel.

Benoit Deuxant

Publié le

Média concerné

QUIQUE

SEEFEEL
XS199B
Rock, pop, electro
QUIQUE de SEEFEEL

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