CONCORD (+ WEBERN/ + BERG)

Alexei Lubimov se fait souvent entendre au piano-forte. Pour cet enregistrement consacré à deux grands noms de la Seconde Ecole de Vienne, Webern et Berg et à la deuxième sonate pour piano de Charles Ives, il a choisi un instrument moderne. Moderne, l'oeuvre de Charles Ives l'est à coup sûr. Composée entre 1916 et 1919 et révisée en 1947, cette sonate reprend des fragments d'oeuvres écrites dès 1904. Ainsi le premier mouvement, le plus long de la sonate, est tiré d'une Ouverture Emerson pour piano et orchestre. Le deuxième mouvement est un scherzo assemblant des bribes d'un concerto perdu et d'une pièce pour piano The Celestial Railroad. Mouvement très contrasté recourant à la technique du cluster, il contient aussi des collages dont une fanfare et du ragtime. D'une écriture simple, le troisième mouvement reprend une composition pour orgue et le dernier mouvement, caractérisé par l'emploi ad libitum d'une flûte intervenant dans les dernières mesures s'inspire d'une oeuvre perdue intitulée Walden Sounds. Le titre de chacun des mouvements rend hommage aux représentants des Transcendantalistes américains, un courant philosophique auquel appartenaient Ralph Waldo Emerson, Amos Bronson Alcott, Nathaniel Hawthorne et Henry David Thoreau. La première édition de la sonate a été publiée accompagnée d'un texte intitulé Essais avant une sonate (Essay before a sonata) dans lequel, Ives fait part de ses intentions à portée philosophiques.